Trois semaines après le lancement de l’algorithme de dépistage à trois tests du VIH/Sida, le gouvernement camerounais est une fois de plus monté au créneau. Cette fois, pour lutter contre les hépatites virales. A cet effet, acteurs du système de santé camerounais et professionnels des médias ont convergé vers la salle de conférence du CCOUSP, le 29 juillet 2024. Pour cause, une déclaration de presse du ministre en charge de la Santé. Laquelle déclaration intervient dans le cadre des activités marquant la commémoration de la journée mondiale contre les hépatites, le 28 juillet de chaque année. Une initiative inscrite dans la stratégie de l’Etat, d’éradiquer les maladies virales.
Ces efforts du gouvernement visent non seulement à réduire substantiellement la prévalence des maladies infectieuses, et plus spécifiquement, des Infections sexuellement transmissibles. Mais aussi à garantir une prise en charge plus efficace des patients atteints de ces affections,
a déclaré Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique.
Le pari de la prévention
L’édition 2024 de la journée mondiale contre les hépatites est placée sous le thème « It’s time for action ». Cette thématique traduit l’engagement de la communauté internationale, d’éliminer l’hépatite virale d’ici 2030. Une démarche inscrite dans l’agenda de transformation du système de santé camerounais, mise en œuvre depuis quatre ans.
C’est le temps d’agir. Le temps de l’action en faveur de la prévention. Le temps de l’action en faveur de l’optimisation de la prise en charge de l’hépatite virale au Cameroun. C’est le temps de l’action pour notre sécurité sanitaire. En droite ligne de cette nécessité d’action, les activités marquant cette commémoration, se tiendront sur un mois, baptisé : « le mois des hépatites virales », avec pour fil d’ariane la lutte contre cette affection qui demeure une préoccupation de santé publique dans notre pays,
a martelé le membre du gouvernement.
Situation épidémiologie des hépatites virales au Cameroun
L’éradication des maladies virales préoccupe au plus haut point les autorités camerounaises. Ce d’autant plus que l’évolution de ces infections est inquiétante. L’hépatite est l’un des problèmes majeurs de santé publique au Cameroun. Elle est provoquée par l’un des cinq types de virus : A, B, C, D, ou E. La prévalence des hépatites aiguës A et E reste inconnue au Cameroun. Selon le ministère de la Santé publique, elles nécessitent davantage de recherches pour une estimation précise.
De son côté, la prévalence nationale de l’hépatite B est de 11,2% dans la population générale. Des disparités régionales significatives existent, avec une prévalence particulièrement élevée dans l’Extrême-Nord (17.7%), et la plus faible dans le Nord-Ouest (7%). Les populations dont la tranche d’âge est comprise entre 25-29 est la plus affectée, avec une prévalence de 14% (EDS 2011). Pour ce qui est de l’hépatite virale C, la prévalence nationale est de 1,3% pour les tranches d’âge de 15 à 59 ans. La tranche d’âge la plus affectée est celle de 55 à 59 ans, chez qui 6,7% portent le VHC.
Les données du ministère de la Santé publique indiquent que cette prévalence observe des variations dans des groupes à risque spécifiques tels que les PvVIH avec 10%, les donneurs de sang avec 3,2% et les femmes enceintes avec 1,7%.
Pour ce qui est de l’hépatite D, la prévalence nationale parmi les personnes atteintes d’hépatite virale B est de 10,5%. La tranche d’âge la plus affectée est celle de 50 à 54 ans avec 17,7%. Des disparités régionales existent. Les régions forestières : l’Est (53,7%) et le Sud (48,5%) étant les plus touchées, tandis que la moins affectée est la région de l’Ouest avec 0,8%.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à plus d’1,3 million le nombre de décès causés par les hépatites virales en 2022, contre 1,1 millions en 2019, soit 83% de ces décès sont liés à l’hépatite B et 17% à l’hépatite C.