Bis repetita. Mori’Schild redonne du sourire aux enfants malades de cancer. Cette fois, l’association humanitaire a lancé le concept « l’école à l’hôpital ». Une initiative qui permet aux enfants atteints de cancers pédiatriques de suivre les cours depuis l’hôpital. Pour ce faire, une équipe d’enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire dispense des leçons aux malades. Les tout-petits de la maternelle et du primaire seront entretenus pendant une heure et les apprenants du secondaire, pendant une heure et 30 minutes. Les enseignements rythmés par des séances de divertissement de 30 minutes se feront dans une aile du service hémato oncologie de la Fondation Chantal Biya. Au total, ils sont 25 élèves dont 07 au secondaire et 18 au primaire et à la maternelle.
La joie retrouvée pour les enfants malades
Au cours de la cérémonie de lancement, placée sous le signe du Saint Esprit, la tristesse, la douleur et la fatigue nées des séances interminables de chimiothérapie, ont laissé place à la joie. L’ambiance festive et les « couleurs joyeuses » du moment ont permis aux malades de laisser de côté leurs souffrances, l’espace d’un instant. Ruth et son équipe souhaitent inscrire cet état d’esprit dans la durée.
Le premier objectif, c’est de passer l’information selon laquelle, un enfant même malade a droit à l’éducation, à la culture et aux loisirs. Aussi, nous voulons reconnecter les enfants avec leur environnement. J’entends par environnement, la scolarité pour éviter la rupture éducative, parce que quand nos bébés sont malades, ils n’ont pas la possibilité d’aller à l’école,
affirme Ruth-Grace Ngo Nyobe, présidente de Mori’Schild.
Cette rencontre a été le lieu d’encourager les malades à poursuivre leurs études. Des présents ont été offerts à ceux qui se sont démarqués lors des derniers examens officiels. Parmis ceux-ci, téléphone et enveloppe. À l’appel de son nom, Lovelyne n’a pas pu cacher sa joie. À mesure qu’elle avance vers le devant de la scène, le sourire est de plus en plus grand sur son visage.
On a célébré mes 17 ans ici. Les initiatives comme celles-ci nous font oublier le sentiment de tristesse. L’idée de faire l’école à l’hôpital est salutaire. Elle nous permet d’oublier que nous sommes malades,
affirme Lovelyne Eyinga Olle, une malade du cancer, lauréate au baccalauréat D, session 2024.
Une éducation spécialisée pour les enfants malades
Cette initiative vise à réinsérer dans le système éducatif camerounais des enfants dont la vie se résume aux chimiothérapies et à quelques pas dans les couloirs des hôpitaux. L’éducation étant spécialisée, le collège d’enseignants constitué à l’occasion a déjà une approche bien définie pour faire comprendre les leçons.
Nous avons une méthode particulière pour enseigner nos enfants. Nous utilisons l’animation pour les faire sortir. Il y a une manière de les accueillir lorsqu’ils arrivent. Nous le faisons souvent avec les chants pour leur faire comprendre que nous partageons leur réalité. Nous appliquons de la musique, de l’art, etc. Nos méthodes ne sont pas comme celles des lycées, mais de façon globale, nous tenons compte des réalités de chaque personne, et nous adaptons notre manière de fonctionner,
explique un enseignant.
Mori’Schild ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Après la Fondation Chantal Biya à Yaoundé, l’Association entend implémenter le même concept dans les deux autres centres de références en matière de prise en charge des cancers pédiatriques au Cameroun : le Mbingo Baptist Hospital de Bamenda et l’Hôpital protestant de Ngaoubela à Tibati. Mori’Schild poursuit donc sa marche au chevet des enfants victimes de cancers.