Intensifier les campagnes régulières de sensibilisation préventive des jeunes contre toute consommation des drogues et réduire la consommation de ces substances à des proportions incongrues. Voilà quelques recommandations fortes de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun dans sa déclaration publiée à l’occasion de la 37e édition de la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue, le 26 juin 2024. Placée sous le thème, « les preuves sont claires : investissez dans la prévention », cette commémoration a été pour le Cameroun l’occasion de réaffirmer son désir de réduire la consommation des produits illicites au sein de sa population.
A cette occasion, le ministère de la Santé Publique à travers le Comité national de lutte contre la drogue (CNLD), a sillonné les artères de la ville de Yaoundé pendant deux jours. Objectif, sensibiliser les populations sur les dangers liés à la consommation des drogues. Au total, 47 sites ont accueilli lesdites caravanes motorisées. Les Camerounais y ont reçu casquettes, t-shirts et dépliants. Des causeries éducatives étaient également à l’ordre du jour. Des échanges animés par le Dr Colette Taka Joro, Secrétaire permanent du CNLD.
L’urgence d’éradiquer le fléau
La question de la consommation des drogues est au cœur des préoccupations des autorités camerounaises depuis quelques années. L’explosion de la violence liée à la consommation des stupéfiants en milieu scolaire a permis d’impulser des mesures fortes pour éradiquer ce phénomène. Dans certains établissements à travers le pays, des sanctions allant de l’exclusion temporaire à l’exclusion définitive ont été appliquées pour dissuader les élèves engagés dans cette voie.
Pour plus d’efficacité dans la lutte contre les drogues, des mesures préventives sont mises en place. Les autorités sanitaires invitent les consommateurs à se rendre dans les Centres de soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), pour une prise en charge. Ces institutions sont logées dans les hôpitaux de 2e et de 3e catégories. Le Cameroun en compte 19 au total, selon le CNLD.
À date, les CSAPA ont reçu 2057 patients. Parmi eux, 932 anciens et 1 125 nouveaux. 47 patients sont âgés de moins de 15 ans, dont 26 de sexe masculin et 21 de sexe féminin. 308 patients sont de la tranche d’âge de 15 à 19 ans. Les patients de cette tranche sont constitués de 278 de sexe masculin et 30 de sexe féminin. Les CSAPA ont également reçu 679 patients dont l’âge est compris entre 20 et 24 ans. 623 d’entre eux sont des hommes et 56 des femmes. 420 patients sont âgés de 25 à 29 ans, dont 378 hommes et 42 femmes. Dans la tranche d’âge de 30 à 34 ans, 228 patients dont 205 de sexe masculin et 23 de sexe féminin ont été reçus. 135 patients sont de la tranche d’âge de 35 à 39 ans, dont 111 de sexe masculin et 24 de sexe féminin. 211 patients sont âgés de 40 ans et plus, dont 182 hommes et 29 femmes. Ces chiffres témoignent de l’urgence de trouver une solution pérenne au problème de drogue au Cameroun.
La Douane veille au grain
Selon les statistiques de la Division des enquêtes douanières et de la surveillance, les résultats de la lutte contre le trafic des drogues et des substances psychotropes sont encourageants au Cameroun. En 2023, le bilan des saisies dans ce domaine fait état de 13.068 comprimés de tramadol, 170.000 gélules de tramadol, 1.000 capsules de tramadol et 465 kilogrammes de cannabis.
Il faut noter que, avec 689 cas, le cannabis est la substance la plus consommée dans le pays, suivis de l’alcool 378, et du tabac 366. Le reste est réparti entre la cocaïne (219), le tramadol (260), les amphétamines (24) et autres drogues (135).