Une collaboration insuffisante entre le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) et les établissements de santé, aggravée par des difficultés logistiques et financières. Voilà les maux qui minent la transfusion sanguine au Cameroun. Le CNTS, en tant que principal fournisseur de sang au Cameroun, est confronté à des problèmes récurrents de gestion des stocks et de communication avec les hôpitaux publics et privés. Ces dysfonctionnements ralentissent l’approvisionnement en produits sanguins, rendant plus difficile la réponse aux besoins des patients.
Le Pr Ekoué a souligné que ces facteurs nuisent à une coordination fluide, compromettant ainsi la sécurité des patients. Un autre enjeu majeur concerne la tarification du sang. Alors que le prix d’une poche de sang est de 2 000 FCFA au Bénin et de 2 500 FCFA en Côte d’Ivoire, au Cameroun, il s’élève à 18 000 FCFA en journée et 45 000 FCFA la nuit. Ce coût élevé du sang au Cameroun soulève des préoccupations quant à l’accessibilité des produits sanguins pour les patients, mettant en exergue la nécessité d’une révision des politiques tarifaires en matière de transfusion sanguine.
Pour remédier à ces problématiques, le Dr Manaouda Malachie insiste sur l’importance d’établir un cadre de concertation entre le CNTS et les hôpitaux, permettant ainsi d’anticiper les besoins en transfusion sanguine. Il propose la constitution d’un dossier d’actions immédiates, notamment un plaidoyer auprès du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) pour obtenir des financements destinés à des campagnes de collecte de sang.
De l’avis des experts, la nécessité d’une collaboration efficace entre le CNTS et les hôpitaux est cruciale pour assurer la sécurité et l’accessibilité aux transfusions sanguines au Cameroun. Les discussions récentes soulignent l’urgence d’une action collective pour améliorer la coordination et garantir que chaque patient puisse bénéficier des soins nécessaires. En renforçant cette collaboration, le Cameroun avance vers l’atteinte de ses objectifs en matière de Couverture Santé Universelle (CSU).