La journée mondiale sans sac plastique, lancée il y a dix ans, interpelle les gouvernements ; citoyens ; commerçants de changer leurs pratiques pour mettre fin à la pollution liée au plastique. C’est une initiative mondiale qui vise à sensibiliser et à inciter à l’action. Depuis le 1er avril 2014, la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité est interdite dans le pays.
L’article 7, alinéa 1 de la section 1 du décret du 1er avril 2014 est clair:
Sont interdites, la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité inférieure ou égale à 60 microns.
peut-on lire dans ce texte.
C’est cette disposition de la loi qui a permis jusqu’ici aux autorités compétentes de traquer tous les opérateurs véreux exerçant dans ce domaine. Mais neuf ans après, la mesure peine toujours à être appliquée. Si les supermarchés classiques la respectent, ces sachets plastiques continuent de servir d’emballage dans les marchés et les boutiques dans les quartiers. Ils finissent le plus souvent dans la rue après utilisation et contribuent à boucher les drains et autres voies d’évacuation des eaux, à l’origine des inondations.
En effet, chaque année, les habitants du Cameroun, surtout dans les villes, subissent de dangereuses inondations dues à la pollution plastique qui bloque le drainage des eaux pendant la saison des pluies. Une situation inquiétante, mais banalisée par les populations devenues dépendantes du plastique à usage unique dans leur vie quotidienne. Dans certains quartiers, l’on peut apercevoir des bouteilles en plastique inonder des caniveaux et des emballages en plastique utilisés librement sur les marchés, même si leur importation a été interdite.
Des initiatives encourageantes
Pour lutter contre les emballages non biodégradables, la mairie de Yaoundé I, par exemple, a lancé depuis le mercredi 26 avril 2023 l’opération « Zéro plastique » en distribuant gratuitement 5 000 sacs écologiques en papier kraft à base de bois aux commerçants de la municipalité. L’objectif de la mairie est d’en finir avec les emballages plastiques à usage unique, symbole de la pollution.
Il s’agit ici de préserver également la santé de nos populations en les désengageant progressivement sur l’usage de l’emballage plastique et en les encourageant à utiliser les emballages recyclables, biodégradables ,
affirmait le chef service hygiène et assainissement de la mairie de Yaoundé 1, Christophe Ntsa.
Alors que cette journée met en lumière le problème urgent des déchets plastiques, elle rappelle aussi qu’il existe de nombreuses solutions pratiques pour réduire la dépendance aux sacs plastiques. L’Association Women in climate change a mis en place un certain nombre d’activités pour lutter contre les sacs plastiques.
Nous faisons les collectes des déchets plastiques dans les différentes villes du Cameroun et des marches sportives renommées « Eco Walk » et des randonnées qui permettent à notre association de sensibiliser le grand public, et toute personne voulant participer à cette activité,
explique la présidente de Women in Climate change Djoubainatou Laminou.
En rapport avec la journée mondiale sans sac plastique au Cameroun,
le 6 juillet 2024, nous organisons une randonnée au Mont Febé à Yaoundé. Au cours de cette dernière, nous aurons des causeries éducatives sur les enjeux de lutte contre les changements climatiques, et une activité de levée de fonds pour l’action climatique
ajoute-t-elle.
Au-delà de la sensibilisation et de l’éducation, cette journée est une invitation à l’action. Elle incite chacun à réfléchir à sa propre consommation de plastique. Elle pousse à prendre des mesures concrètes pour réduire sa dépendance au plastique à usage unique.