J’ai essayé de trouver du travail, mais sans papiers et sans adresse, c’est presque impossible. Ce que je souhaite avant tout, c’est une chance de reconstruire ma vie, d’avoir un emploi stable et de pouvoir vivre dignement et retourner au Nigeria, si tout redevient calme. En attendant, je prends chaque jour comme il vient, espérant que demain sera meilleur qu’aujourd’hui,
raconte avec tristesse, Amina Mouhamed.
La jeune femme Nigériane réfugiée au Cameroun et vivant dans la rue a quitté son village natal, Gombe au Nigeria dans un contexte de guerre après que son foyer a été détruit lors d’une attaque des Boko Haram. Avec son enfant en bas âge, elle a entrepris un voyage dangereux avant d’atteindre sa destination, Yaoundé, ville dont elle avait toujours entendu dire du bien. Malheureusement, malgré son arrivée en territoire camerounais, il y a de cela sept mois déjà, elle se retrouve sans abri et en situation de précarité.
En arrivant au Cameroun, j’espérais trouver une vie meilleure, loin des violences et de la pauvreté de mon pays natal. Mais la réalité ici est bien différente de ce que j’avais imaginé. Chaque jour est une lutte pour trouver de la nourriture, un endroit où dormir et éviter les dangers de la rue. Les nuits sont les plus difficiles. Le froid, la peur et l’insécurité rendent le sommeil presque impossible,
explique-t-elle.
Elle a élu domicile dans un coin de rue près du Palais des sports de Yaoundé, en face d’un centre commercial, où se côtoient instantanément l’opulence et la précarité.
Traverser le Nigeria, les brousses de Garoua à pied avec tous les dangers, de surcroit avec un enfant…laissez-moi vous dire que le chemin était très long, sous le soleil comme sous la pluie. Je couvrais mon enfant avec des cartons,
indique-t-elle.
Elle se bat avec d’autres femmes et enfants qu’elle a trouvé venus des différentes régions du Nigeria pour survivre avec les ressources limitées disponibles, cherchant désespérément un moyen de reconstruire sa vie. Amina continue de lutter pour survivre, son histoire, tout comme celle des autres femmes et enfants déplacés, est un témoignage poignant de résilience et de détermination des migrants face à l’adversité.
Je vis ici, je dors à la belle étoile. Je suis ici en communauté avec d’autres femmes venues de Kano, et cela est un peu soulageant. En journée comme ça, on mendie pour collecter entre déchets et reste des aliments pour pouvoir manger. Tout ce qui importe pour nous, c’est d’avoir de quoi manger,
explique-t-elle, indignée.
Avec les autres femmes de sa communauté, Amina Mouhamed espère trouver un emploi et réunir assez d’argent pour rentrer dans son pays, si les choses deviennent meilleures pour elles.