À Damas, un quartier en pleine expansion de la capitale camerounaise, l’eau ne coule plus des robinets depuis près d’une semaine. Une coupure soudaine et prolongée qui a pris les habitants au dépourvu. Dans les rues, des bidons jaunes s’entassent devant les rares points d’eau encore fonctionnels. Certains parcourent plusieurs kilomètres à pied ou à moto pour trouver de l’eau potable.
Nous sommes fatigués ! Chaque jour, nous devons chercher où nous ravitailler, et cela nous coûte cher,
se plaint Clarisse, une mère de trois enfants.
L’absence d’eau potable met également à rude épreuve les activités économiques du quartier. Restaurants, blanchisseries et salons de coiffure tournent au ralenti, incapables d’assurer leurs services.
Sans eau, nous ne pouvons pas travailler. Nous perdons des clients et de l’argent,
témoigne Rodrigue, gérant d’un salon de coiffure.
Face à cette crise, la patience des riverains s’effrite. Beaucoup expriment leur incompréhension, rappelant que la mise en service du Projet d’Alimentation en Eau Potable de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) devait justement mettre fin aux pénuries.
On nous a promis que l’eau ne manquerait plus. Pourtant, nous sommes là, sans la moindre goutte depuis cinq jours,
s’indigne un habitant.
D’autres menacent d’organiser des manifestations si la situation perdure.
Si rien n’est fait, nous allons bloquer la route pour que notre cri de détresse soit entendu,
avertit un jeune du quartier.
Une menace qui inquiète, alors que des tensions ont déjà éclaté dans d’autres zones de la capitale en raison des problèmes d’approvisionnement en eau.
Camwater silencieuse, les regards tournés vers les autorités
Interrogée sur cette panne prolongée, la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), entreprise chargée de la distribution d’eau au Cameroun, n’a semble-t-il, pas encore donné d’explication officielle. Les habitants, eux, attendent des réponses concrètes.
Nous voulons savoir pourquoi l’eau ne coule plus et quand elle reviendra. C’est un besoin vital,
martèle Alain, un chef de famille.
Cette pénurie met une fois de plus en lumière la fragilité du réseau de distribution d’eau, non seulement à Yaoundé, mais aussi dans l’ensemble des grandes agglomérations camerounaises. Malgré les investissements récents, la capitale peine encore à garantir un approvisionnement stable à tous ses quartiers. À Damas, les habitants, épuisés par cette attente, n’ont qu’une question en tête : quand auront-ils enfin de l’eau ?