Ambiance festive au « Boulevard du 20 mai », le 29 septembre 2024. L’Association Geamad, crée en 2022 par Krystine Karen Elodie Amadagana a redonné espoir aux enfants vivant dans la rue à Yaoundé. Une vingtaine de membres ont migré vers cet espace symbolique pour venir en aide à ces enfants arrachés à leurs familles pour des raisons diverses. Pour la circonstance, conseils et dons étaient au rendez-vous. La cinquantaine d’enfants mobilisés ont reçu nourriture, brosses à dents et autres accessoires de première nécessité. Une aide que ces derniers ont reçu le sourire au bout des lèvres. Au-delà de ces dons, Geamad entend reconnecter ces enfants avec la société.
À force d’arpenter les rues de Yaoundé et du Cameroun, nous nous sommes rendus compte que ces enfants sont abandonnés à eux-mêmes, dépourvus d’amour. Le premier problème de ces derniers, c’est qu’ils sont socialement détachés. Avec cette initiative, nous espérons les réinsérer dans la société,
affirme Steve Cyriac Nna, représentant de la présidente de Geamad.
Les enfants ont été réunis dans un espace habituellement réservé à la célébration de la fête nationale. Une ambiance joyeuse y règne. Tous échangent quelques mots, le sourire aux lèvres. Le temps de cette cérémonie, l’innocence de ces enfants dont la société a caricaturé de « Nanga Boko » a été retrouvée. Les bénéficiaires qui font du désordre sont recadrés par le président de l’Association des enfants de la rue. Les membres de Geamad, vêtus de polos bleus et blancs, frappés du logo de l’Association sur le torse, tentent de maîtriser ces jeunes qui débordent d’énergie.
Asseyez-vous, on va commencer », « restez calmes s’il vous plaît,
lance un membre.
Sur le chemin de la réinsertion socio-professionnelle
Un appel à la discipline qui trouve écho favorable chez ces enfants. Ces derniers écoutent attentivement les conseils prodigués par l’équipe de Geamad, amenée par Steve Cyriac Nna, représentant de la présidente de Geamad. Cette séance de discussion est interactive, puisque la question de savoir ce que ces jeunes savent faire est posée à l’assistance. Des bras des enfants impatients de s’exprimer se lèvent. Un jeune qui s’est récemment lancé dans la coiffure avec un matériel acquis grâce à ses efforts personnels demande un accompagnement. Une requête enregistrée par les membres de Geamad, au bonheur des enfants abandonnés à eux-mêmes.
Les enfants de la rue vivent en marge de la société. Ils dorment dans la rue, et manger n’est pas facile. Si une association s’engage à nous apporter de l’eau, du pain, etc., nous ne pouvons que nous en réjouir. L’initiative est louable. Ce serait encore intéressant de ramener les enfants en famille, de participer à leur formation et à leur réinsertion sociale,
explique Yannick Ondoa, président de l’Association des enfants de la rue du Cameroun.
L’association humanitaire Geamad a reçu favorablement cet appel. Toutefois, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’organisation entend mener le combat de la réinsertion professionnelle de ces jeunes.
Nous voulons que ces enfants puissent prendre soin d’eux-mêmes par leurs propres moyens. Et pourquoi pas leur offrir des formations afin qu’ils soient autonomes. Il y en a qui veulent se lancer dans la coiffure, dans la soudure… Nous les avons approchés aujourd’hui pour aussi recenser leurs besoins. Nous verrons ensuite dans quelle mesure les accompagner afin qu’ils soient autonomes,
se projette Steve Cyriac Nna.
Le projet à long terme de Geamad est donc connu : rendre autonomes ces enfants qui ont fait de la rue, leurs parents et leur domicile.