C’est officiel. Le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) est entré en service, le 20 août 2024. À terme, ce projet vise pour objectif global de résoudre de façon durable le déficit de la disponibilité d’eau potable pour la ville de Yaoundé et ses environs. Ceci à travers la production complémentaire de 300 000 m3/j dans la phase actuelle, extensible à 400 000 m3/j dans la phase d’extension future.
Ainsi, le projet permettra de renforcer l’offre en eau potable dans la ville de Yaoundé qui reçoit actuellement 185 000 m³ d’eau potable par jour. Une offre inférieure à la demande évaluée à 250 000 m³/j. Le Paepys vient donc combler ce déficit avec un complément de 300 000 m³/j d’eau potable dans sa phase initiale. Il alimente certaines villes et localités riveraines, notamment Batchenga, Obala, Nyom… La distribution gravitaire permettra de réaliser des économies d’énergie électrique.
Le réservoir de tête qui reçoit l’eau potable provenant de l’usine de traitement d’eau d’Emana-Batchenga est construit sur le mont Ndindan, à 873,6 m d’altitude. Cette côte étant plus élevée, les différents points de stockage et de distribution d’eau potable de la capitale sont alimentés gravitairement. Cela permet de réduire, voire de supprimer les stations de pompage existantes actuellement dans la ville de Yaoundé, avec pour corollaire, la facilitation de l’exploitation technique du réseau et la réduction du coût de fonctionnement, notamment la réduction de la consommation de l’énergie électrique par le Concessionnaire dans la ville de Yaoundé,
renseigne le ministère de l’Eau et de l’Energie.
Résoudre la crise de l’accès à l’eau potable
La mise en service officielle de ce projet intervient dans un contexte où plusieurs quartiers de la capitale, à l’instar d’Etoug-Ebe, Odza et Damase, entre autres, font toujours face à une indisponibilité d’eau potable. Le Paepys apparaît donc comme un motif d’espoir pour les populations de Yaoundé où, les robinets sont de plus en plus secs. La demande d’accès en eau potable est élevée. Au moment de la mise sur pied de ce projet, les besoins en eau potable de Yaoundé étaient estimés à 315 000 m3 par jour. Et, l’usine de traitement d’eau d’Akomnyada, la principale source d’alimentation de la capitale, ne produit dans le meilleur des cas, que près de 100 000 m3 par jour. Ce qui crée un déficit de production de l’ordre de 215 000 m3 par jour. Conséquence, des coupures d’eau à répétition dans la ville. Un déficit que les autorités camerounaises tentent de combler depuis plusieurs années à travers la mise en œuvre des projets d’assainissement en eau potable sur l’ensemble du pays. Le Paepys en est une illustration.
Lors de la 31e édition de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2024 dans la région de l’Est Cameroun, le Directeur général de la Camwater, Blaise Moussa avait déroulé le plan d’action du gouvernement pour pallier les problèmes d’accès à l’eau potable dans le pays.
Nous allons faciliter les branchements, la disponibilité des compteurs, nous ferons en sorte que l’eau soit toujours disponible dans la tuyauterie, pour qu’elle soit consommée au niveau des ménages. Pour ce faire, des projets sont en cours sur l’ensemble du territoire. A l’Extrême-Nord, nous avons le projet qui part du barrage de Mokolo pour couvrir la zone jusqu’à Mora et Kolofata. Nous travaillons avec le CICR, et tout se passe bien. Actuellement, Maroua est en train de commencer un projet qui va apporter plus de 15 000 m3 supplémentaires par jour,
avait-il déclaré.
La mise en œuvre du projet Paepys aujourd’hui laisse donc entrevoir une lueur d’espoir pour une population qui a soif.