Riposter et se reconstruire après les violences.
C’est le thème de la campagne,
16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes,
lancée le 25 novembre 2024 à Yaoundé. Il sera question, durant cette période, de sensibiliser et de mobiliser toutes les couches de la société pour éradiquer les violences basées sur le genre (VBG). Dans son discours inaugural, le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille a rappelé l’engagement ferme du Cameroun dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Nous ne pouvons prétendre au développement durable, si nos femmes et nos filles continuent d’être victimes de violences. Chaque femme qui subit une agression est une perte pour notre société. C’est pourquoi le gouvernement s’engage à renforcer les mécanismes de prévention et de prise en charge, tout en appelant à une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes,
a précisé Marie-Thérèse Abena Ondoa.
Des chiffres inquiétants au Cameroun
Cette campagne arrive alors que ce fléau est en pleine croissance au Cameroun. Les cas de VBG sont estimés à 35 000 en 2023, selon le Cadre de dépenses à moyen terme 2023-2025 publié par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. Toujours selon le même département ministériel, 77 cas de féminicides ont été recensés dans le pays depuis janvier 2024. Un chiffre en hausse puisque entre janvier et mai 2023, ce département ministériel faisait état de 30 cas recensés. Les données du collectif Stop féminicide 237 comptabilisait 60 cas à la même période.
Joindre les hommes à la lutte
Ces données indiquent l’urgence d’une riposte face à ce phénomène qui gagne de plus en plus du terrain au Cameroun. Près de 30 % des femmes et filles subissent des violences au cours de leur vie au Cameroun. Ce pourcentage est un appel à des engagements de toutes les parties prenantes.
Les 16 jours d’activisme ne sont pas qu’un moment de sensibilisation, mais un appel à l’action immédiate et durable,
a déclaré Issa Sanogo, coordonnateur résident des Nations unies au Cameroun.
Pour une lutte efficace, l’implication de toutes les parties prenantes est un impératif. Un point sur lequel le Pr. Jean Emmanuel Pondi a insisté devant les invités venus nombreux pour le lancement des
16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Les hommes doivent être des alliés dans cette lutte. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les violences, mais aussi de promouvoir des comportements respectueux et de rééduquer les mentalités dès le plus jeune âge,
a-t-il affirmé.