Douala est-elle désormais une ville à risques, où les rues n’offrent plus aucune garantie de sécurité aux populations qui y circulent ? Le Consul général de France y répond par l’affirmative. En effet, dans une note publique adressée aux ressortissants de l’Hexagone dans la capitale économique camerounaise, le diplomate alerte ses compatriotes sur la situation sécuritaire dans la ville côtière.
Une ville où l’insécurité semble avoir franchi la cote d’alerte, au lendemain des actions barbares perpétrées par un groupuscule de jeunes âgés entre 11 et 19 ans, et armés de couteaux et machettes, selon la description du Consulat général de France. Les agressions spectaculaires aux allures d’une « guérilla urbaine » se sont déroulées dans la soirée du 20 septembre 2024. Dans le viseur des assaillants, les quartiers Bonapriso et Bali, où ces jeunes ont blessé des individus à coups de poignards et de machette, arrachant en passant leurs objets de valeur. Le bilan de l’assaut est d’un mort, identifié sous le nom d’Adriel Eyango.
Cette disparition tragique s’ajoute au cas de meurtre précédent, celui de Pierrot Kuntz Misse, survenu un mois plus tôt, dans des circonstances similaires. Ce dernier avait été poignardé devant son domicile au quartier Bali.
Les agresseurs visent les valeurs et les biens
Il a suffi probablement de cette escalade, pour que le Consul de France, Jean-Charles Ledot, nommé il y a tout juste deux mois, mette en garde les ressortissants de son pays contre toute aventure dans les rues de ces quartiers résidentiels et d’autres quartiers de la ville, dès la tombée de la nuit. Les Français sont appelés à
éviter d’exhiber tout article de valeur ou de nature à attirer la convoitise (sac à main, téléphone cellulaire, montre, bijoux, appareil photo, etc.) Les sacs à main sont à proscrire sur les marchés et dans les quartiers sensibles. Il faut éviter d’y mettre des objets précieux (…) et ses documents,
précise la note consulaire.
Toujours en matière de conduite à tenir, le Consul général prescrit aux ressortissants français
de ne jamais tenter de résister aux exigences des agresseurs qui, en général, visent seulement les valeurs et les biens. D’éviter formellement d’emprunter des taxis à partir de la tombée de la nuit, surtout une personne seule,
peut-on lire dans cette note consulaire.
Il est difficile de ne pas voir un lien entre cette sortie, pour le moins alarmiste des autorités consulaires françaises, et le point de presse que le gouverneur du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a organisé mardi 24 septembre à Douala.
Douala n’est pas une ville où on ne peut plus vivre. C’est faux ! Et je tiens à dire que ceux qui voudront que cette atmosphère perdure seront également rattrapés dans une certaine complicité,
a indiqué l’autorité,
non sans mettre en garde tous ceux qui s’aventureraient à entretenir l’idée selon laquelle, son unité administrative est invivable.
La chasse lancée contre les drogués à Douala 1er et à Douala 2ème
Le nombre de présumés assaillants interpellés à ce jour par les forces de sécurité s’élève à huit, y compris les deux autres mis aux arrêts le soir de l’agression des populations. Ils sont tous passés aux aveux. Le gouverneur du Littoral rassure que tous les autres « bandits » en cavale seront arrêtés, et il demande la coopération des familles dans les quartiers ciblés. Les assaillants sont une quinzaine. L’autorité administrative se refuse à les appeler « microbes ». Pour lui, il s’agit de jeunes délinquants drogués et armés, qui
ne font pas grand nombre,
de l’avis du gouverneur du Littoral
Mais agissent de manière sporadique, sans toutefois investir un quartier entier. Parmi les mesures préconisées, Ivaha Diboua n’exclut pas les gardes de vue administratives sur des durées indéterminées avec prorogation de mandats, comme le lui autorise la loi. Cette mesure vient en complément du ratissage qui se poursuit dans les arrondissements visés par les malfaiteurs, à savoir : Douala 1er et Douala 2ème.