Organisé par la Police Wive’s Association (Powa), cet événement, en prolongation de la Journée internationale de la veuve, a permis d’explorer les moyens concrets de libérer ces femmes du joug de la dépendance économique. Une matinée pour sensibiliser les veuves et leur donner les éléments nécessaires à leur autonomisation. C’est l’objectif principal de la première édition de la journée des veuves de la Sûreté nationale. En effet, l’autonomisation financière des veuves va bien au-delà de la simple survie économique. Elle touche à la restauration de leur dignité, de leur liberté, et de leur capacité à décider de leur propre avenir.
Au Cameroun, où la perte d’un conjoint laisse souvent les femmes dans une vulnérabilité extrême, ce type d’initiative est une bouée de sauvetage. Lorsqu’une veuve parvient à s’autonomiser, elle devient non seulement un soutien pour elle-même, mais aussi un modèle de résilience pour sa communauté. Ses succès économiques peuvent inspirer d’autres femmes à suivre le même chemin, créant ainsi un effet boule de neige de prospérité et de stabilité sociales. Le soutien financier, l’accès aux micro-crédits, et la formation à la gestion d’entreprise sont des leviers puissants pour ces femmes, souvent marginalisées. Grâce à ces outils, elles peuvent développer de petites entreprises, accéder à des marchés plus vastes, et s’affranchir des obstacles qui freinent leur progression.
Ces programmes ne les aident pas seulement à joindre les deux bouts ; ils leur permettent de se projeter dans l’avenir, d’investir dans l’éducation de leurs enfants et de contribuer activement à la croissance économique du pays. Estelle Sophie Gouleu, secrétaire nationale de la Powa, a souligné que depuis neuf ans, l’Association s’est consacrée au soutien des orphelins de la Sûreté nationale, mais il était désormais temps de se concentrer également sur les veuves. Elle a rappelé que ce premier événement consacré à leur autonomisation marque le début d’une nouvelle ère pour l’Association, où la mission ne se limite plus à l’aide matérielle, mais vise une transformation durable.
Une stratégie de long terme pour équiper les veuves des outils nécessaires pour sortir de l’ombre
Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, a renforcé cette vision en évoquant les initiatives du gouvernement et de la communauté internationale pour améliorer la condition des veuves. Elle a mentionné des instruments comme la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes et le guide d’accompagnement juridique des veuves, conçus pour garantir l’accès aux droits et à la justice. Ces cadres légaux sont essentiels pour protéger les veuves contre les abus et leur offrir une base solide sur laquelle bâtir leur indépendance.
Ce programme ne se résume pas à des discours ou à de simples dons. Il s’agit d’une stratégie de long terme pour équiper ces femmes des outils nécessaires pour sortir de l’ombre. Selon le ministre, en investissant dans l’autonomisation financière des veuves, l’État investit dans l’avenir de communautés entières. Ces femmes, autrefois marginalisées, deviennent des acteurs économiques à part entière, capables de transformer leur réalité et celle des générations futures.
L’autonomisation financière est la clé pour briser le cycle de la pauvreté. En donnant aux veuves les moyens de réussir, nous changeons non seulement leur vie, mais aussi l’avenir du pays tout entier,
résume le ministre Abena Ondoa.
Pour les veuves de Yaoundé et au-delà, cette initiative est une porte ouverte vers un avenir où elles ne seront plus définies par leur perte, mais par leur potentiel et leur force inébranlable.