Le navire-hôpital militaire « Arche de la paix », (Peace Ark en anglais), battant pavillon chinois, a levé l’ancre, le lundi, 14 octobre au port de Douala. Le bâtiment militaire a mis le cap sur Cotonou, au Bénin, où les experts sanitaires à bord vont poursuivre l’administration des soins médicaux dont des patients ont bénéficié au port de Douala, au Cameroun. Le départ du bâtiment de la marine chinoise a donné lieu à une cérémonie que présidait le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, représentant personnel du ministre délégué à la Présidence, chargé de la Défense, Joseph Béti Assomo.
Le navire de la marine chinoise a accosté au port de Douala, le 07 octobre dernier. L’accueil du navire-hôpital militaire a donné lieu à une autre cérémonie protocolaire à la guérite centrale dudit port. Le gouverneur Ivaha Diboua, qui présidait cette cérémonie d’accueil, en lieu et place du ministre de la Défense et en compagnie des autorités administratives et militaires locales, ainsi que de l’ambassadeur de Chine au Cameroun, a salué la coopération sino-camerounaise, dont l’arrivée de l’hôpital flottant « Arche de la Paix » n’en est qu’une matérialisation parmi tant d’autres.
Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a ensuite exprimé la gratitude de l’Etat du Cameroun vis-à-vis de la Chine pour leurs actions humanitaires au profit des populations camerounaises. Durant leur escale d’une semaine aux côtes camerounaises, le personnel médical à bord de l’hôpital flottant a administré des soins gratuits à des patients résidant dans ce pays de l’Afrique centrale, Camerounais et ressortissants étrangers, sans discrimination, en provenance des différents hôpitaux de référence de la ville.
Léontine Nkam, une patiente souffrant de douleurs dentaires, est l’un des bénéficiaires des services à bord :
On m’a dit qu’il y avait l’arrivage d’un bateau chinois qui prenait en charge certaines maladies. J’ai décidé : « pourquoi ne pas profiter aussi de l’opportunité ? » Très satisfaite. Là, on m’a envoyé faire des examens, et puis je vais revenir pour qu’on règle ce problème de dents,
a confié à notre confrère d’Afrique Infos, la patiente qui se dit très satisfaite de sa prise en charge.
Une semaine, pas suffisante pour « opérer la magie » en faveur des cas de chirurgie graves
Une escale de sept jours qui se révèle très courte et insuffisante pour une prise en charge efficiente et complète des cas de chirurgie compliqués et nécessitant un suivi approfondi, reconnaît Fonkam Pius, chirurgien orthopédiste dans une formation sanitaire camerounaise :
On ne fait pas de grande chirurgie ici, parce que le temps est très court. Beaucoup de patients sont venus avec beaucoup d’attentes, pensant que beaucoup de choses allaient être faites pour eux. Des patients qui ont été vus par d’autres spécialistes dans d’autres hôpitaux au Cameroun, et ils pensaient que la magie allait opérer. Mais la mission ne dure que sept jours, et sept jours, ce n’est pas suffisant pour que quelqu’un ait accès à la chirurgie, qu’il soit opéré et qu’il soit suivi,
a déploré le médecin spécialiste.
Les patients ont été pris en charge pour des cas concernant les spécialités médicales suivantes : la médecine cardiovasculaire ; respiratoire (pneumologie) ; la stomatologie ; la gastroentérologie ; l’orthopédie ; l’ophtalmologie ; l’oto-rhino-laryngologie ; la gynécologie et l’obstétrique ; la pédiatrie ; la dermatologie. Les autres soins fournis à bord concernent le service d’imagerie (radiographie numérique, tomodensitométrie); l’échographie et l’électrocardiographie (en salle d’examen spéciale) ; sans oublier la médecine traditionnelle chinoise. La chirurgie générale figure également en bonne place dans le plateau technique disponible à bord du Peace Ark. Toutefois, certains patients n’ont pas pu passer la procédure de dépistage et ont été référés vers d’autres structures sanitaires locales ciblées et mieux équipées, en vue d’une prise en charge gratuite, a-t-on appris.
Objectif 600 patients par jour
D’après les prévisions de départ, 600 patients devaient être pris en charge chaque jour à bord du « Peace Ark ». Mais, ces objectifs semblent avoir largement été dépassés, puisque le bilan au septième jour, affiche environ 6000 personnes ayant bénéficié des services du personnel médical haut de gamme du navire-hôpital. Le « Peace Ark » a déjà effectué des missions humanitaires dans 45 pays du monde. L’escale camerounaise constitue sa neuvième étape et l’escale béninoise en est la dixième. L’hôpital flottant est équipé d’un héliport pour l’atterrissage d’un hélicoptère de sauvetage, de salles d’opération, des bureaux pour le personnel médical, de centaines de lits et d’équipements médicaux de pointe.

Selon le site du ministère camerounais de la Défense, le navire de huit étages, doté « d’installations de soutien médical avancé », a été mis en service en octobre 2008. Il est long de 178 mètres sur 24 mètres de large et mesure 35 mètres de hauteur. S’agissant de son plateau technique, l’hôpital flottant est équipé de cinq types de zones médicales.
Entre autres, le transfert des blessés et des malades ; l’inspection et la classification ; l’hospitalisation et l’évacuation. Les huit salles d’opérations propres comportent 2030 équipements médicaux de plus de 250 types, tels que la radiographie numérique ; la tomodensitométrie ; l’échographie couleur ; le microscope gastro-intestinal ; l’analyseur biochimique automatique ; les moniteurs multifonctionnels ; un respirateur et un stérilisateur autoclave, pour n’énumérer que ceux-là.