Dans le cadre de la coopération bilatérale, l’Égypte soutient le Cameroun dans la lutte contre les hépatites, en offrant des médicaments. Le don inclut 600 boîtes d’Andoclata 60 mg et 600 boîtes de 28 comprimés d’Andohépasuvir 400, utilisés dans le traitement de l’hépatite C au Cameroun. Cette initiative fait écho aux succès de l’Égypte, qui a réduit les cas d’hépatite C à seulement 10 %, et cherche désormais à partager son expérience avec d’autres pays africains, dont le Cameroun, qui mène une initiative similaire.
Plan de lutte du Cameroun contre l’hépatite
L’édition 2024 de la Journée mondiale contre les hépatites, placée sous le thème « It’s time for action », reflète l’engagement international à éradiquer l’hépatite virale d’ici 2030. Cet objectif s’inscrit dans l’agenda de transformation du système de santé du Cameroun, en cours depuis quatre ans. Le gouvernement vise non seulement à réduire la prévalence des maladies infectieuses, notamment les infections sexuellement transmissibles, mais aussi à assurer une prise en charge plus efficace des patients.
Plus de 12 000 nouveaux cas d’hépatite B et près de 3 800 cas d’hépatite C en 2023
C’est la situation épidémiologie des hépatites virales au Cameroun. En 2023, le Cameroun a enregistré plus de 12 000 nouveaux cas d’hépatite B et près de 3 800 cas d’hépatite C. Ce qui représente un défi majeur pour la santé publique. L’objectif est de réduire ces chiffres, notamment en atteignant zéro nouveau-né infecté par l’hépatite B, tout en élargissant l’accès aux traitements.
L’hépatite reste une priorité pour les autorités sanitaires du pays. Parmi les cinq types de virus responsables de l’hépatite (A, B, C, D et E), l’hépatite B présente une prévalence de 11,2 % au niveau national, avec des disparités régionales significatives. L’Extrême-Nord affiche une prévalence élevée de 17,7 %, tandis que la région du Nord-Ouest a le taux le plus faible (7 %). La tranche d’âge la plus touchée est celle des 25-29 ans avec une prévalence de 14 %.
Concernant l’hépatite C, la prévalence nationale est de 1,3 % pour les personnes âgées de 15 à 59 ans, les plus touchées étant celles de 55 à 59 ans, avec un taux de 6,7 %. Certains groupes à risque, comme les personnes vivant avec le VIH (10 %), les donneurs de sang (3,2 %) et les femmes enceintes (1,7 %), sont particulièrement vulnérables.
Lors de l’audience du 3 septembre 2024, accordée par le ministre de la Santé publique du Cameroun, Dr Malachie Manaouda, à une délégation égyptienne conduite par Dalia Fayez Farag Ghurbrial, ambassadrice d’Égypte au Cameroun, les discussions ont également porté sur la mise en place d’une ligne de production locale de médicaments essentiels au Cameroun. L’Égypte a exprimé sa volonté de soutenir cette initiative, ouvrant ainsi la voie à une coopération élargie dans le secteur de la santé entre les deux pays. Pour le Dr Manaouda, cette collaboration pourrait renforcer les infrastructures médicales du Cameroun et améliorer la capacité de production pharmaceutique, créant ainsi de nouvelles opportunités pour le développement du secteur de la santé publique.
Faible production locale de médicaments contre l’hépatite C
Par conséquent, le pays reste dépendant majoritairement des importations. Néanmoins, des efforts sont en cours pour améliorer l’accès aux traitements, notamment grâce à la gratuité du protocole Sofosbuvir/Daclatasvir depuis octobre 2023, auparavant facturé à environ 100 000 FCFA par mois. Ce traitement gratuit représente une avancée significative dans la lutte contre l’hépatite C, permettant de traiter les malades et de prévenir les complications hépatiques graves.