Lancée dans le cadre de l’initiative présidentielle « Promotion Santé 2025 », la campagne sanitaire gratuite s’est clôturée dans l’Extrême-Nord sur des performances supérieures aux projections initiales. Selon le rapport consolidé du ministère de la santé, 514 364 personnes ont été sensibilisées pour un objectif de 500 000, soit un taux de réalisation de 102,9 %. Durant l’opération, 185 203 consultations médicales ont été effectuées.
Côté interventions chirurgicales, 1 409 opérations de la cataracte ont été réalisées (120,2 %), 1 185 interventions bucco-dentaires (237 %), ainsi que des chirurgies générales avec un taux de couverture de 146,2 %. Sur le volet dépistage, 14 271 cas d’hépatite, 6 848 de VIH et 3 126 de tuberculose ont été testés. Par ailleurs, 5 491 cas de paludisme ont été pris en charge. La campagne a également permis le pré-enrôlement de 31 758 personnes dans le processus d’assurance santé, représentant 158,8 % de l’objectif.
Ces résultats ont été rendus possibles grâce à la mobilisation de professionnels de santé venus de plusieurs régions et de l’étranger, opérant dans des conditions parfois difficiles. À travers cette campagne, l’État entend rapprocher les soins des populations vulnérables, dans une logique d’équité sanitaire.
Une tournée d’évaluation sur le terrain
Présent sur le terrain, le ministre de la Santé publique, Dr MANAOUDA Malachie, a multiplié les descentes dans les structures hospitalières de la région. Il a visité plusieurs centres, notamment l’hôpital de district de Mokolo II, où il a remis un échographe portable. À Mora, 208 cas de cataracte ont été opérés. À Mokolo, les équipes ont dépisté 73 cas de fistules et réalisé 55 interventions chirurgicales.
Le ministre a salué le travail du personnel médical et réaffirmé que la santé est un droit fondamental. Il a insisté sur la nécessité d’un maillage territorial efficace, s’appuyant sur une synergie entre autorités sanitaires, élites locales et partenaires privés. Le cap était aussi sur Bogo, dans le département du Diamaré. À l’hôpital de district, les équipes médicales ont réalisé 126 interventions chirurgicales, 1 493 consultations spécialisées et 132 opérations de la cataracte. Sur place, le ministre a remis un véhicule utilitaire pour améliorer la logistique sanitaire du district. Plusieurs figures politiques et chefs traditionnels, ont salué l’engagement du ministre, qu’ils qualifient d’« étoile du Septentrion ». L’accueil réservé au Dr MANAOUDA a été marqué par la reconnaissance des communautés locales.
La campagne a également bénéficié de soutiens logistiques extérieurs. Le groupe AGL Cameroun a offert 181 colis médicaux aux hôpitaux de Bogo et Petté, comprenant 132 cartons de médicaments et matériel médical, ainsi que 60 ordinateurs complets destinés à la digitalisation du système de santé local. Ce geste s’inscrit dans une logique de soutien aux régions à faible densité d’équipements. Les dons concernaient aussi du matériel pour lutter contre le paludisme, la malnutrition, les hépatites et autres infections courantes.
Reconnaissance locale et mobilisation communautaire
En plus du personnel de santé, des ONG, volontaires, entreprises locales et citoyens engagés ont contribué au bon déroulement de la campagne, via des dons matériels et logistiques. Les populations locales, y compris des patients venus du Tchad, se sont également fortement mobilisées. Dans certains districts, comme le Mayo-Kani, le taux de participation a atteint 116 %. Des attestations de participation seront progressivement remises aux intervenants : professionnels de santé, agents communautaires, logisticiens. Ce document vise à valoriser les compétences mobilisées dans le cadre de cette opération nationale.
La clôture de la campagne « Promotion Santé 2025 » dans l’Extrême-Nord consacre un exemple d’opération sanitaire d’envergure réussie, adossée à une approche multisectorielle. En plaçant les zones les plus vulnérables au centre de l’action publique, l’État entend renforcer la solidarité sanitaire nationale. Les résultats obtenus ouvrent la voie à une possible institutionnalisation du modèle dans d’autres régions du pays. Plusieurs acteurs locaux appellent déjà à la prorogation et à l’extension géographique de la campagne. En toile de fond, un message constant : la santé ne doit pas être un privilège, mais un bien commun accessible à tous.
