Ces souffrances mentales sont exacerbées par des pressions sociales, scolaires et familiales. Une situation qui, dans certains cas, conduit au drame, comme le suicide. Au Cameroun, l’échec scolaire est souvent perçu comme une tragédie, tant pour les élèves que pour leurs familles. Le système éducatif, axé sur la performance, crée un environnement où les jeunes se retrouvent sous une pression constante. En cas d’échec, les répercussions psychologiques peuvent être lourdes, allant de la perte de confiance en soi à la dépression.
En juillet 2024, le cas de Boris, un élève à Douala, a marqué les esprits. Après avoir échoué au BEPC, ce jeune garçon a mis fin à ses jours, illustrant ainsi l’impact que l’échec peut avoir sur la santé mentale des jeunes. Interrogée sur cette problématique, Dr. Sonia Kouepou, psychologue clinicienne à Yaoundé, explique que les jeunes sont confrontés à diverses formes de stress.
Les attentes parentales, les exigences scolaires et la pression sociale créent un climat où les adolescents ont du mal à exprimer leur mal-être,
déclare-t-elle.
Ces facteurs, selon elle, amplifient les risques de troubles tels que l’anxiété et la dépression.
Beaucoup de jeunes n’ont pas les outils nécessaires pour faire face à l’échec. Ce qui les expose à des risques accrus de suicide,
poursuit-elle.
Des données préoccupantes
Selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiée en 2023, la dépression est l’une des principales causes de morbidité chez les adolescents. Ces troubles psychologiques sont souvent déclenchés par des facteurs tels que l’échec scolaire, l’exclusion sociale ou encore le harcèlement, de plus en plus présent avec l’essor des réseaux sociaux.
Des initiatives commencent à voir le jour pour sensibiliser les jeunes à l’importance de la santé mentale. Cependant, l’absence de ressources dédiées dans les écoles, notamment en zones rurales, rend difficile une prise en charge efficace. Pour le Dr. Manga, thérapeute spécialisé à Douala,
il est essentiel d’intégrer des programmes de gestion du stress dans les établissements scolaires, afin d’offrir un soutien psychologique aux élèves en difficulté,
indique-t-il.
Face à cette situation, les établissements scolaires sont appelés à jouer un rôle crucial. Outre l’aspect académique, les écoles doivent offrir des cadres favorables à l’épanouissement personnel des élèves. L’implication des familles est également indispensable pour mieux accompagner les jeunes dans ces moments difficiles.
La Journée mondiale de la douleur rappelle ainsi la nécessité d’une prise en charge rapide et adaptée des douleurs psychologiques chez les jeunes.