C’est sans nul doute la face visible de l’iceberg. Des écoles dans les cycles maternel et primaire de l’Enseignement de Base sont forcées de fermer faute d’enseignants. La situation est d’autant plus préoccupante qu’on ne se situe pas dans une zone d’éducation prioritaire, mais il s’agit bien de la Région du Centre du Cameroun. Une Région, au regard de sa proximité avec le siège des institutions, est sensée mieux dotée en infrastructures scolaires, et surtout, en enseignants.
Il y a encore quelques jours, l’actualité était campée sur une école située dans le département de la Haute-Sanaga, et qui ne disposait que d’un enseignant depuis 30 ans, et cet unique enseignant sollicite sa mise à la retraite. Cette fois-ci, c’est une correspondance du préfet du Nyong-et-Mfoumou qui est devenue virale dans les réseaux sociaux. Dans cette lettre adressée au gouverneur de la Région du Centre, l’autorité administrative fait état
d’une situation hautement préoccupante qui nécessite une intervention rapide du Ministère de l’Education de Base,
peut-on lire dans cette correspondance.
Près d’une dizaine d’écoles fermées
Alors qu’on croyait le train de la rentrée scolaire 2024-2025 définitivement sur les rails sur l’ensemble du territoire national, certaines écoles sont encore à la traine, ou n’ouvriront certainement pas, du moins pour cette année scolaire. C’est le cas d’une dizaine d’établissements primaire et maternel dans le département du Nyong-et-Mfoumou. Comme le souligne le patron de cette unité administrative,
faute de directeurs et d’enseignants, près d’une dizaine d’écoles relevant de cet ordre d’enseignement sont carrément fermées, et par conséquent non fonctionnelles depuis la rentrée scolaire 2024/2025, dans mon unité de commandement,
écrit-il.
Il cite notamment, pour l’arrondissement d’Akonolinga, les Ecoles publiques de Kougou; Poum-Poum ; Mékong :Mengueme-Yemekong; Kpwelle; Mvang-Mvognyengue ; Kamba et l’Ecole Maternelle d’ATHE. Pour l’arrondissement d’Ayos, il y a l’Ecole maternelle de Nyabewa.
Conséquence de la mauvaise gestion du personnel enseignant
Cette situation de déficit d’enseignants dans les écoles publiques ne serait donc que la conséquence d’une gestion peu orthodoxe du personnel enseignant dans ce département. Comme le relève le préfet du Nyong-et-Mfoumou,
les propositions de nomination de directeurs de ces écoles adressées au Délégué Régional de l’Education de Base du Centre par le Délégué Départemental du Nyong et Mfoumou, respectivement les 22 Juin et 10 Septembre 2024 sont restées lettre morte; toute chose ayant entraîné la fermeture systématique des écoles concernées. La conséquence de cet état de chose est inévitablement la déperdition scolaire des élèves, ou encore la migration de certains élèves téméraires qui sont obligés de quitter leurs écoles d’origine pour aller chercher fortune ailleurs,
peut-on lire dans cette correspondance.
Et surtout que dans le même temps,
il m’a été donné de constater qu’au groupe scolaire d’Ayos par exemple, plusieurs salles de classe sont tenues par deux (02) enseignants. Ce qui parait paradoxal au regard de la situation sus-évoquée ». Tout comme « des enseignants sont affectés à l’inspection d’Arrondissement de l’Education de Base d’Akonolinga au détriment des Ecoles Publiques », ajoute le préfet. Par conséquent, l’autorité administrative souhaite « que des mesures correctives soient prises afin que les écoles susmentionnées redeviennent opérationnelles, en procédant à la nomination des directeurs à leur tête,
conclut le préfet.
Se l’avis de nombreux observateurs, la situation décrite aujourd’hui dans le département du Nyong-et-Mfoumou est loin d’être un cas typique. C’est la triste réalité de nombreuses autres circonscriptions administratives du Cameroun. Une situation d’autant plus incompréhensible que de milliers de Camerounais titulaires de Capiem sont à la recherche d’un emploi décent.