Les statistiques publiées cette année ont révélé que plus de 3,3 millions d’enfants au Cameroun n’ont pas de certificat de naissance et que la plupart d’entre eux sont en âge d’aller à l’école. L’absence de ce document a limité l’accès à l’éducation à des milliers d’enfants dans le pays, certains étant incapables de passer des examens cruciaux comme le premier certificat de fin d’études. L’opération du Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (PAREC) s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne visant à attribuer une identité juridique à des milliers d’enfants au Cameroun.
En effet, le PAREC en partenariat avec la Banque mondiale a initié une opération spéciale d’établissement et de délivrance des actes de naissance aux élèves du CM2 et de class 6 au cours de l’année scolaire 2023-2024. Ceci afin de leur permettre de constituer les dossiers du CEP et du concours d’entrée en 6e pour le système francophone et le First School Leaving Certificate et le Common Entrance Examination pour le système anglophone.
Et, c’est dans ce cadre que les responsables du Parec, ont effectué une visite de terrain aux écoles publiquse de Malang et de Dang dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3e et à Meïganga, du 6 au 7 janvier 2025 afin de procéder à l’évaluation de cette opération. Carine Atangana, responsable de la communication du PAREC et chef de la délégation ayant supervisé l’opération, a exprimé sa satisfaction quant à son succès. Elle a salué l’engagement des équipes sur le terrain et la mobilisation des parties prenantes locales.
Ce programme s’inscrit également dans une logique plus large visant à aider le Cameroun à respecter ses engagements internationaux en matière de droits de l’enfant, tout en renforçant la gouvernance publique. Les résultats obtenus dans l’Adamaoua s’inscrivent dans une dynamique nationale plus vaste.
Le PAREC et ses défis futurs
Le PAREC, lancé en 2019 et prévu jusqu’en 2026, vise à accompagner les réformes du gouvernement dans le secteur de l’éducation et de la formation. Ce programme couvre une multitude d’initiatives, allant du recrutement et de la formation des enseignants à la distribution de manuels scolaires, en passant par le développement du prêt scolaire en zone rurale et l’appui aux réfugiés.
En 2024, le PAREC a permis d’établir plus de 48 000 actes de naissance pour les élèves du CM2 et de Class 6 dans tout le pays. Fort de ce succès, le programme prévoit d’étendre cette initiative à tous les élèves du primaire, de la SIL au CM2 pour le sous-système francophone, et de Class 1 à Class 6 pour le sous-système anglophone, lors de la prochaine phase prévue cette année 2025.
Malgré les avancées, les responsables du PAREC indiquent que les défis restent nombreux. La sensibilisation des communautés sur l’importance des actes de naissance devra être intensifiée. Les équipes sur le terrain devront optimiser les audiences foraines pour traiter un volume accru de demandes. De plus, la mobilisation des ressources financières et humaines sera cruciale pour atteindre les objectifs fixés.
Par ailleurs, l’opération constitue une réponse à la lutte contre le mariage précoce et l’exploitation des enfants. En disposant d’une identité juridique, ces derniers seront mieux protégés face aux violations de leurs droits. Au-delà de l’aspect éducatif, l’enregistrement des naissances contribue à améliorer la gouvernance publique et à renforcer les bases de données démographiques nationales, des outils indispensables pour une planification efficace des politiques publiques.