Le mardi 05 novembre, l’administration du Lycée Bilingue de Deido a décidé d’interrompre les cours plus tôt que d’habitude, pour permettre aux élèves de cet établissement scolaire d’enseignement secondaire de regagner leurs domiciles familiaux respectifs. Le lycée s’est vidé dès 13 heures. La décision d’interrompre les classes faisait suite à un double incident survenu dans le lycée.
Un peu plus tôt, dans la matinée, en effet, la prénommée Doval, une fillette de 10 ans, a perdu la vie pendant qu’elle se balançait en dessous de la barre transversale de la cage de but, dans une aire de jeu à usages multiples, dédiée à la pratique de plusieurs activités sportives, a-t-on appris. Le décès est survenu pendant la séance d’Education Physique et Sportive (EPS).
On était en train de faire le sport, elle était en train de se balancer. Il y a même beaucoup de gens qui étaient en train de jouer sur ce poteau-là. Maintenant, la prof leur a demandé d’arrêter de se balancer là-bas, mais elle est toujours restée. Elle se balançait, puis c’est tombé avec elle. C’est tombé sur elle, ça a percé sa tête. Après, la prof d’EPS est venue la porter, on l’a mise dans la voiture pour partir avec elle à l’hôpital. Quand ils sont arrivés à l’hôpital, on a dit qu’elle était déjà morte. On est maintenant venu nous annoncer en classe,
raconte une camarade de Doval, la fillette décédée.
Selon plusieurs sources proches de cet établissement scolaire, situé dans l’arrondissement de Douala 1er, la cage de but est tombée sur la fillette, la heurtant précisément au niveau de sa nuque. Le choc n’a laissé aucune chance de survie à la petite fille. Aussitôt arrivée au lycée de Deido, la mère de l’enfant n’a pas pu contenir ses émotions. Dubitative, elle exige alors que lui soient expliquées les circonstances réelles du décès de sa fille. Les agents de la sécurité lui ont fermé la porte sous le nez. Des policiers du commissariat de sécurité publique du 9ème arrondissement sont déployés au lycée pour prévenir d’éventuels débordements, d’autant que de nombreux membres de la famille de la fillette décédée s’étaient déportés au lycée et à la morgue.
C’est moi qui l’ai accompagnée à l’école hier (mardi) matin, il était 7h15 quand je l’ai laissée au portail du lycée de Deido. A 8h43, le lycée de Deido m’appelle pour me dire que mon enfant a eu un accident à l’école et qu’il faut que je passe à l’hôpital de Deido. Je cours à l’hôpital de Deido en me disant que c’est un léger mal, que c’est quelque chose de banal,
raconte, sous le choc, le sieur Emmanuel Mouto Mpacko, le père de la défunte. Finalement,
la dépouille de Doval est placée sous scellés à la morgue de l’hôpital de district de Deido. Le temps que les fins limiers bouclent leur enquête.
Des élèves s’évanouissent
Peu de temps après l’accident mortel, surviennent d’autres incidents. Cette fois, ce sont des élèves qui s’évanouissent. Selon nos informations, une vingtaine d’élèves de différentes classes se sont retrouvés dans cette situation de transe collective. Les témoins de ces scènes ne savent cependant si ces chutes étaient liées aux émotions.
Le lendemain de la tragédie, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua s’est rendu au Lycée Bilingue de Deido pour réconforter les élèves de la classe de 6ème M5 où la petite Doval était inscrite.
On a été saisis ce matin par les responsables de l’établissement, du Lycée Bilingue de Deido. L’enfant a été conduite à l’hôpital, mais malheureusement, ce n’était plus possible de la sauver. Donc, les responsables de l’établissement l’ont conduite à l’hôpital et l’ont confiée aux médecins. Nous avons dû revenir ici pour nous rassurer de ce qui s’est vraiment passé, surtout parce qu’une scène comme celle-là, dans un établissement scolaire, vous imaginez bien ce que ça peut provoquer,
a déclaré la déléguée régionale des Enseignements Secondaires du Littoral, elle aussi présente au lycée à la suite des incidents.
Selon nos sources, c’est le troisième cas de décès que ce lycée enregistre depuis la rentrée scolaire. Elles évoquent le cas d’une autre élève qui s’est écroulée à la fin d’une séance d’EPS et a perdu la vie dans les heures qui suivaient. Le troisième cas qui est rapporté à Album social est celui d’une autre jeune fille, élève dans le même établissement, qui s’est suicidée après avoir été déçue par son petit ami. Dans l’après-midi de mardi, nous nous sommes rendu au Lycée Bilingue de Deido et avons exprimé notre souhait de rencontrer le proviseur, mais l’agent de sécurité nous en a empêché.