Le Cameroun est donc en guerre contre les vers intestinaux. L’objectif de la campagne de déparasitage 2024 en cours dans sept régions du pays est de soulager 5,5 millions d’enfants des vers intestinaux et de traiter 3,3 millions contre la Schistosomiase. Une campagne qui, précise-t-on, se justifie par des pics record de notification des cas de bilharziose intestinale et/ou urinaire par les formations sanitaires du pays entre les mois de janvier et mai 2024. L’analyse partielle des données de la surveillance révèle qu’en 2024, le nombre de cas de bilharziose a augmenté de manière notable. Il apparaît que toutes les régions sont en forte prévalence.
Les enfants âgés de 05 à 14 ans sont la couche la plus vulnérable à la bilharziose qui est une maladie liée au péril fécal et qui se transmet lors des baignades dans des cours d’eaux souillées, en marchant pieds nus, etc. Quant aux vers intestinaux, ils sont la résultante de mauvaises conditions d’hygiène telles que consommer des fruits non lavés. Les conséquences y relatives sont l’anémie, le retard de croissance, la baisse du développement intellectuel, etc.

Un déparasitage avec des effets palpables
Le 5 décembre 2024 à l’école publique d’Awout, dans le District de Santé de Zoetélé dans la région du Sud, un des enfants ayant absorbé le vermifuge a rejeté un vers intestinal, juste quelques instants après. Le même phénomène s’est produit dans le District de Santé de Bangué dans la région du Littoral, pareil dans la région de l’Ouest. Face à cette multiplication des cas, le Pr Louis-Albert Tchuem, Secrétaire permanent du Programme National de Lutte contre la Schistosomiase et les Helminthiases Intestinales (PNLSHI) a demandé aux différents points focaux de recenser, dans leurs régions respectives, tous les cas signalés par localité, aire de santé et district de Santé.
La campagne de déparasitage se déroule dans les écoles primaires et secondaires, ainsi qu’au sein des communautés des régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-nord, du Littoral, du Nord, de l’Ouest et du Sud. Celle du Centre s’est déroulée en mai 2024. Que ce soit au Cetic de Mbang-Bouhari (Adamaoua), au lycée de Mora-Hardé (Extrême-nord), à l’école publique Martin Paul Samba d’Ebolowa (Sud), il est administré aux enfants de 05 à 14 ans, du Mebendazole et/ou du praziquantel.
Le déparasitage est également conduit au sein des communautés par les distributeurs communautaires qui administrent aux enfants en âge scolaire, mais non scolarisés, les mêmes médicaments.