La région de l’Extrême-Nord du Cameroun subit de plein fouet les affres des inondations depuis le début du mois de septembre 2024. Pour l’heure, plus de 8 600 habitations ont été détruites par les eaux et près de 3000 hectares de culture ont été détruits par les inondations. En plus, près de 19 000 ménages, soit environ 159 000 personnes sont affectées par ces inondations, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires OCHA. Dans des départements tels que le Diamaré ; le Logone et Chari ; le Mayo-Danay et le Mayo-Tsanaga, les grandes pluies causent de nombreux dégâts et sèment la désolation. Entre noyade de bétails ; effondrements de maisons ; pollution de l’eau potable ; destruction des cultures, etc., les populations paient le lourd tribut. Celles-ci craignent la recrudescence des maladies hydriques, et surtout plus tard, la famine.
La rentrée scolaire menacée
Dans le Mayo Danay, 26 ménages sont recasés à l’école publique de Gabaraye Dingué. On dénombre 07 femmes enceintes et 51 enfants de 0 à 5 ans. Au total, 188 personnes sont dans ce site ce matin du mercredi 04 septembre 2024 », indique l’Observateur Djafsia Tara, un média local.
Dans cet état, on ne sait pas comment nos enfants vont reprendre les cours lundi !,
écrit un parent en commentaire sous un post de l’Observateur Djafsia Tara.
Les besoins prioritaires concernent les vivres, les abris/AME1 (kits d’abris d’urgence), l’eha 2 (entrée d’air murale hygroréglable) et la santé. La poursuite des pluies et la montée continue des cours d’eau laissent craindre une détérioration de la situation dans les jours et semaines à venir. Les autorités locales et les partenaires humanitaires mettent en place des réponses d’urgence, mais font face à des défis logistiques majeurs, notamment l’accès difficile aux zones sinistrées et le risque croissant d’épidémies, s’indigne OCHA.
Stratégies de développement pauvres et inefficaces ?
Entre les grandes sécheresses et les grandes inondations, ces contrées ne connaissent pas de répit, le mindset là-bas se résumant au final en un mot: survie. Comment s’étonner donc qu’avec cet « acharnement » de l nature, accompagné de stratégies de développement pauvres, inefficaces, toutes élaborées à partir de bureaux cossus au cœur de la capitale par des fonctionnaires très peu au fait des réalités du terrain, et pire, d’une incompétence criarde, que ces zones soient parmi les plus pauvres du pays, les moins scolarisées, les moins bien lotis en services publics? So sad,
s’indigne un observateur.
Pour rappel, le Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD), une ONG au service du développement précisait mi-août que les régions du Sud-Ouest ; du Nord-ouest ; du Littoral ; de l’Adamaoua ; de l’Ouest, de l’Extrême-Nord et une partie du Nord Cameroun seront sujettes à de fortes précipitations sur une période allant du 21 au 31 août 2024. Et que ces dernières pourraient engendrer des inondations, des crues fréquentes (augmentation du niveau du cours d’eau) et la dégradation des infrastructures.
Dans la région de l’Extrême-Nord, une zone où les moyens de subsistance dépendent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage, on craint la plongée vers l’insécurité alimentaire aiguë. Les populations crient au secours, alors que dans la région un Plan d’Urgence de Lutte Contre les Inondations (PULCI) est en vigueur.