C’est un guide qui vise à encadrer la gestion des risques humains et sociaux dans les projets. La conformité sociale des projets n’est pas qu’une formalité administrative ; elle touche directement les communautés. Imaginez un projet de grande envergure sans prendre en compte l’impact sur les populations locales : déplacements forcés, perte de revenus, dégradation des conditions de vie. Pour éviter ces dérives, l’on précise qu’il est primordial de penser social, dès la conception des projets. C’est là qu’intervient le guide social de pilotage.
Ce document technique, destiné à l’ensemble des acteurs impliqués (promoteurs de projets ; administrations sectorielles ; société civile et collectivités territoriales décentralisées), propose des modalités claires pour identifier, prévenir et gérer les risques sociaux liés aux projets. En d’autres termes, il aide à garantir que les initiatives de développement profitent véritablement aux populations, sans compromettre leur bien-être. Le processus d’élaboration du guide n’a pas été mené en vase clos.
Des concertations régionales ont permis de recueillir les avis et préoccupations des différents acteurs sur le terrain. C’est cette démarche inclusive qui garantit la pertinence du guide, en phase avec les réalités locales et les besoins des communautés.
Lors de la cérémonie de présentation officielle, le 6 mai 2025, la ministre des Affaires Sociales, Pauline Irène Nguene, a souligné l’importance de cet outil. Elle a rappelé que ce guide n’est pas qu’un document administratif, mais un levier pour renforcer les capacités des acteurs à gérer les risques sociaux, qu’ils soient liés aux droits de l’homme, à la santé, à la sécurité ou à l’environnement.
Un outil pratique et concret
Loin d’être un manuel théorique, le guide propose des outils concrets pour anticiper et gérer les situations à risque. Il contient notamment des fiches pratiques pour évaluer les impacts sociaux, des grilles d’analyse pour identifier les parties prenantes et des recommandations pour impliquer les communautés tout au long du projet. À l’ère des projets structurants au Cameroun, ce guide arrive à point nommé. Il s’inscrit dans la perspective de projets plus responsables, qui intègrent l’humain au cœur de leur démarche. Car, il ne suffit plus de construire des infrastructures ou de lancer des initiatives économiques : il faut également garantir que ces projets ne génèrent pas de nouvelles vulnérabilités sociales.
Toutefois, la mise en œuvre de ce guide reste un défi majeur. Comment s’assurer que tous les acteurs s’approprient cette démarche ? Comment garantir que les promoteurs de projets, souvent pressés par des contraintes de calendrier, prennent le temps d’appliquer ces bonnes pratiques ? La formation des parties prenantes sera cruciale pour une adoption réussie. Le guide social de pilotage offre une occasion unique de transformer les pratiques en matière de développement.
À condition que chacun prenne conscience de son rôle et s’implique activement. Pour la Ministre, Pauline Irène Nguene, il s’agit avant tout d’
améliorer les connaissances des parties prenantes sur la problématique de la conformité sociale des projets
. À travers ce guide, le gouvernement pose les bases d’une gestion plus humaine et inclusive des projets. Mais, l’efficacité de cet outil repose sur l’engagement collectif. Les experts pensent que les promoteurs de projets devront désormais prouver que leurs initiatives sont socialement viables. Quant aux collectivités et aux communautés, elles doivent jouer un rôle actif dans la surveillance et l’évaluation des projets en cours.
En renforçant la conformité sociale, c’est toute la dynamique de développement qui évolue. Des projets bien pensés, qui intègrent les enjeux sociaux, garantissent des retombées positives sur le long terme. L’appropriation du guide par les acteurs locaux sera donc déterminante pour bâtir un avenir plus équitable et durable. Ce guide social de pilotage des projets est un engagement pour des projets inclusifs et respectueux des droits des communautés. En le mettant en pratique, les acteurs du développement montreront qu’il est possible de conjuguer progrès économique et justice sociale.