La décision soudaine des États-Unis de suspendre temporairement le financement du programme PEPFAR et d’autres initiatives humanitaires, pour une durée de 90 jours (période d’évaluation stratégique pour alignement à l’agenda politique du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump) bouleverse le paysage de la santé au Cameroun. Mais, au département ministériel chargé de la Santé de rassurer la population, quant à la continuité des activités de lutte contre le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme.
Afin d’assurer la continuité ininterrompue des services par la ressource humaine de l’Etat, j’ai saisi à travers une lettre circulaire les délégués régionaux, directeurs des hôpitaux, chefs de districts de santé et responsables des formations sanitaires en vue de la mobilisation des ressources humaines pour combler le gap crée par cette suspension des activités du partenaire américain. De plus, nous avons tenu des réunions avec les organisations à base communautaire pour la continuité des services suivant leurs engagements et contributions au système de santé du Cameroun. Ceci à travers des activités menées à couts réduits et des appuis en provenance d’autres partenaires,
a indiqué le ministre de la santé Manaouda Malachie dans une interview publiée dans le quotidien Cameroon tribune, le 13 février 2025
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L’appui des personnels de l’Etat
D’après le ministre, l’Etat emploie des médecins intervenant dans l’offre des services liée à la prévention et à la prise en charge des trois maladies ; des ressources humaines sur lesquelles peut compter l’Etat camerounais.
En effet, dans le cadre de la prise en charge, le gouvernement détient des personnels de l’Etat camerounais qui travaillent en collaboration avec les ressources humaines soutenues par le partenaire. Ces personnels de l’Etat offrent des services essentiels du VIH, à la tuberculose et au paludisme,
a-t-il indiqué.
Rappelons qu’un peu plus tôt, dans une circulaire du 04 février le Minsanté invitait l’ensemble du corps médical exerçant dans le public à prendre urgemment toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité des offres et services de prévention, de prise en charge et de soins essentiels du VIH, de la tuberculose et du paludisme dans tous les sites affiliés sans interruption durant toute la période de cette suspension et jusqu’à ce que la situation soit régularisée, tout en accordant la priorité aux populations les plus vulnérables.
Mobilisation des ressources domestiques et renforcement du système national de santé
Par ailleurs, des mesures supplémentaires sont avancées par le ministre Manaouda Malachie, à savoir : la mobilisation des ressources domestiques, le renforcement du système national de santé (à travers l’intégration des services) ; l’assurance de la gestion efficace des programmes de santé ; la réaffectation des subventions du Fonds Mondial pour combler d’éventuelles lacunes dans la continuité des services liés à ces maladies sur l’ensemble du territoire national.
Notons que les Etats Unis sont depuis des décennies, un partenaire clé dans le secteur de la santé au Cameroun. Ce pays a financé de nombreux projets liés à la santé. Les cas du financement de plus de 134 millions de dollars depuis 2017 pour la lutte contre le paludisme, dont le traitement de plus de 2 millions d’enfants dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, contribuant à réduire la mortalité infantile de plus de 35% ; le financement de plus de 500 millions de dollars depuis 2013 pour la lutte contre le VIH/sida et l’extension des services cliniques VIH gratuits de 56 sites dans quatre régions à plus de 340 sites dans les dix régions, facilitant le contrôle de l’épidémie d’ici 2030 ; le financement de 12 millions de dollars pour les services de prévention et de soins de la tuberculose, dont 2,6 millions de dollars pour fournir un traitement préventif vital contre la tuberculose à plus de 170 000 personnes vivant avec le VIH. En plus, ce pays est le principal donateur en matière d’aide humanitaire bilatérale au Cameroun avec plus de 650 millions de dollars fournis depuis 2014, apprend-on de l’ambassade des Etats Unis au Cameroun.