La situation de la malnutrition de la malnutrition dans la sous-région Afrique centrale est d’autant préoccupante qu’elle appelle à agir. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 40% des enfants de moins de cinq ans en Afrique centrale souffrent de malnutrition chronique, et 60% de la population de cette sous-région vit sous le seuil de pauvreté. Ces statistiques soulignent l’urgence de mettre en œuvre des solutions efficaces et concertées.
Et, l’une de ces solutions serait peut-être l’intégration de la nutrition et le droit à l’alimentation dans les politiques. C’est ce qui est attendu après la formation sous régionale sur le droit à l’alimentation et l’agriculture sensible à la nutrition qui s’est achevée le vendredi, 25 avril 2025 dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale de la République du Congo. Cet événement, facilité par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avec le soutien de la Coopération espagnole, a rassemblé des parlementaires, des représentants des organisations internationales, des universitaires et des acteurs de la société civile dans une réflexion commune sur les solutions nécessaires pour combattre la faim et la malnutrition en Afrique centrale.
Des recommandations fortes
Cette formation, informe-t-on, a abouti à une série de recommandations à l’endroit des participants ; des gouvernements ; des parlementaires ; de la société civile ; du secteur privé ; ainsi que des partenaires techniques et financiers. Notamment : reconnaitre dans les cadres juridiques nationaux, le droit à l’alimentation comme un droit humain inaliénable ; intégrer l’agriculture sensible à la nutrition comme un levier puissant pour améliorer les conditions de vie ; valoriser les cultures locales riches en nutriments. Mais également, allouer à minima 10% des budgets des Etats pour la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; renforcer les capacités des parlementaires pour promouvoir et adopter des lois inclusives visant à garantir le droit à l’alimentation ; développer un dialogue régulier entre l’ensemble des acteurs et parties prenantes. Tout comme, mobiliser les ressources financières nécessaires pour appuyer les initiatives agricoles et nutritionnelles, en mettant un accent particulier sur les femmes et les jeunes et créer des mécanismes de veille parlementaire pour surveiller la mise en œuvre des politiques agricoles et nutritionnelles.
Des recommandations suggérées qui, explique-t-on, visent à créer une synergie d’actions pour relever les défis de l’accroissement de la population dans la sous-région, de l’augmentation des importations alimentaires et de leurs coûts pour les gouvernements, ainsi que de l’urbanisation rapide des villes. Elles mettent également l’accent sur la gestion des terres et des ressources en eau, afin de transformer les systèmes alimentaires en Afrique centrale et garantir un accès universel à une alimentation saine et nutritive.
En rappel, cette formation avait pour objectif de renforcer les capacités des parlementaires et autres acteurs multisectoriels à comprendre le caractère holistique des réponses à apporter aux niveaux national et sous régional dans la formulation des politiques sensibles à la nutrition. Pendant trois jours, les échanges, apprend-t-on, ont souligné l’importance de la dimension nutritionnelle dans la sécurité alimentaire, ainsi que l’importance de l’agriculture sensible à la nutrition pour garantir le droit à une alimentation adéquate pour tous. La FAO a démontré que la garantie du droit à l’alimentation doit être une boussole pour les États dans l’élaboration des politiques et stratégies aux échelles nationale et sous régionale.
Cet événement, précise-t-on, marque ainsi, une étape déterminante pour consolider les alliances parlementaires et intensifier les efforts en faveur de systèmes alimentaires durables et équitables en Afrique centrale. Il s’inscrit également comme une étape cruciale dans les préparatifs du Troisième Sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition prévu en 2026.