Dans un communiqué signé, le 21 juin 2024, l’Association Internationale des Consommateurs (ASICOM), critique l’ordonnance du président de la République modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 19 décembre 2023, portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2024, faisant passer le coût de production de la carte nationale d’identité au Cameroun de 2800 FCFA à 15 500 FCFA.
Cette hausse astronomique de 357% est totalement disproportionnée et aura des conséquences sociales désastreuses pour les citoyens camerounais, en particulier les plus modestes,
fait remarquer cette remarquer cette Association.
Concrètement, chaque Camerounais devra désormais débourser 15.500 FCFA pour faire établir sa carte nationale d’identité. Soit, 10 000 FCFA pour le timbre fiscal, 3.500 FCFA pour le certificat de nationalité, nécessaire pour prouver la citoyenneté camerounaise, et la copie certifiée de l’acte de naissance qui est tarifée à 2 000 FCFA. Un fait dénoncé par l’ASICOM.
En tant qu’Association internationale de défense des consommateurs, nous sollicitons le report de cette augmentation du prix du timbre et du rétablissement du tarif précédent de 2800 FCFA. Les citoyens camerounais qui croulent déjà sous le poids de l’inflation galopante généralisée ont besoin de mesures de soutien et d’assouplissement, pas d’une nouvelle charge financière injustifiée,
affirme-t-elle.
Le courroux des populations démunies
Cette décision d’augmenter le coût de production de la carte nationale d’identité affecte de plus en plus les personnes démunies comme c’est le cas de Marlène Eda.
Cela fait 25 ans que je vis sans CNI. Je suis déjà fatiguée de renouveler mon récépissé, jusqu’à quand allons-nous souffrir dans notre propre pays ? Trop, c’est trop. Vivement que les jeunes prennent conscience et s’inscrivent massivement sur les listes électorales. Les choses doivent changer,
s’indigne-t-elle.
Comme Marlène, elles sont nombreuses ces personnes qui vivent avec des récépissés d’identité périmés. Certaines sources policières expliquent que le problème viendrait du nouveau processus de fabrication biométrique de ces cartes. Produites par une entreprise française, Gemalto, les cartes vierges sont ensuite acheminées vers le Cameroun pour y être gravées. Un long processus.
J’espère au moins que lorsque nous allons payer ces 10.000, nous auront rapidement de nos CNI ? »
s’interroge Daniel Menvouta.
Une interrogation qui reste jusque-là sans réponse.
Il reste néanmoins à espérer que ce cri de détresse des populations vulnérables soit attendu et qu’une réponse favorable y soit apportée, de peur que l’accès à ce document essentiel ne devienne un luxe réservé à une minorité.
En rappel, le 13 mai 2024, le Délégué général à la Sûreté Nationale (DGSN) et le Président du Conseil d’administration de l’entreprise Augentic ont signé un contrat pour la mise en fonction d’un nouveau système d’identification sécuritaire au Cameroun. Ce système entrera en vigueur dès décembre prochain. Et, Les Camerounais, annonce-t-on, pourront ainsi se faire délivrer la carte nationale d’identité sous 48 heures.