La lutte contre le VIH/SIDA franchit donc un nouveau cap au Cameroun. Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie était face à la presse, le 9 juillet 2024. Il annonçait le lancement du plan de transition de l’algorithme de dépistage du VIH à trois tests au Cameroun. Ce programme vise à éradiquer le VIH/Sida dans le pays, à l’horizon 2030. Le Cameroun opère cette transition dans un contexte où le taux de prévalence est de moins de 5%. Une situation qui appelle à la précision et d’efficacité dans le cadre du diagnostic, comme l’a souligné le ministre de la Santé publique. Au cours de cette rencontre au CCOUSP, le membre du gouvernement est revenu sur le bien-fondé de cette nouvelle forme de dépistage.
L’algorithme à trois tests nous permet aujourd’hui d’éviter de faux positifs dans ces conditions. C’est pour cette raison qu’il faudra effectuer un premier test, un second test et une dernière possibilité, pour non seulement au cas où les deux premiers sont discordants, dire quelle est l’attitude à prendre…,
a indiqué le ministre.
L’implémentation de ces nouvelles formes de dépistage se fera en deux phases. La première qui comporte deux étapes consistera à mettre en œuvre l’algorithme dans quatre régions : le Centre ; le Sud ; le Littoral et l’Ouest. Étendue sur une durée de trois mois, cette étape permettra de mieux évaluer l’initiative.
Le choix de ces régions tient à la fois de leur profil épidémiologique, de la densité de la population et des éléments de structuration au sein des entités de mise en œuvre de ces politiques publiques,
a laissé entendre Manaouda Malachie.
Le Cameroun renforce sa stratégie
Pour la seconde étape de cette première phase, la démarche s’étendra sur l’ensemble des six autres régions. Elle passera par une présélection des formations sanitaires sur une période de trois mois. La transition vers le dépistage à trois tests vient renforcer les résultats obtenus avec le diagnostic à deux tests. L’algorithme de diagnostic à deux tests a permis de réduire de moitié la prévalence générale entre 2004 (5,5%) et de 2018 (2,7%), selon l’enquête de démographie et de santé de 2018.
Les cibles de cette première phase sont les femmes enceintes et les populations clés. Selon le ministre de la Santé publique, cette phase reste en conformité avec les cibles prioritaires de la Couverture Santé Universelle (CSU).
Au cours de la 2e phase qui débute en 2025, la stratégie prévoit un enrôlement progressif des formations sanitaires sur l’ensemble du territoire national, ainsi que l’intégration de la population générale,
précise le Minsanté.