Une salle de conférence de l’hôtel la Falaise bondée, ce 23 mai 2024. On est à la 2ème journée de la 3e édition du Forum international des professionnels du droit et du chiffre (Fiprod), organisé par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). Au programme de cette journée des travaux, des ateliers de formation. Parmi eux, ceux sur les enjeux et les défis de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en Afrique. Une approche qui a captivée la cinquantaine de participants venus pour la circonstance. Ces derniers ont suivi attentivement les exposés des experts qui se sont succédés dans les panels. Cette plateforme offerte par l’Ohada a été l’occasion pour les intervenants de baliser le chemin vers la contribution de la RSE dans le développement économique et social des pays africains.
Tout pays qui veut définir sa politique RSE doit identifier les indicateurs sur lesquels il veut s’appuyer. La question de la durabilité de la RSE reste liée aux objectifs de développement durables (ODD). Nous parlons aussi du label. Quand on parle d’un label d’incitation, il est difficile de parler de contraintes. C’est de créer des éléments qui suscitent un intérêt pour pouvoir appliquer un ensemble de dispositions. Pour moi, la réflexion se situe à ce niveau. Dans le processus de label, on commence d’abord par un pré-diagnostic. Qui consiste à savoir à quel stade se trouve l’entreprise par rapport à la RSE,
a laissé entendre Drissa Koné, expert-comptable et Directeur associé d’Abcd Consulting en Côte d’Ivoire.
Associer l’informel dans les politiques RSE
Autre question abordée lors de cette rencontre, l’intégration du secteur informel dans les politiques RSE. Pour les experts, les principaux acteurs de la mise en œuvre des politiques RSE gagneraient à associer le secteur informel.
Quand on parle de l’informel, on fait comme s’il était déconnecté du formel. L’informel est soit le début, soit la fin des chaînes de valeurs de certaines entreprises. Je prends l’exemple des entreprises du secteur des télécommunications. Nous avons suggéré que les distributeurs soient fédérés en coopératives. Cela donnera un statut formel à la coopérative. C’est donc elle qui pourra discuter avec l’entreprise formelle. Cela permettra d’améliorer la valeur ajoutée des différentes parties prenantes,
argumente Thiéry Téné, Directeur d’Afrique RSE.
Cette conférence placée sous le thème « Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique », est un levier de développement pour les États comme le Cameroun. Au cours de celle-ci, l’expert a indiqué que cela passe par la participation collective des parties prenantes.
La RSE, c’est le rapport de force entre les parties prenantes. Est-ce que les clients africains réclament assez ? Est-ce que nous exigeons des engagements RSE de nos entreprises et de nos États ? Si on ne le fait pas, cela ne marchera pas. Rien ne bougera justement, parce que la RSE, c’est le rapport de force entre les différentes parties prenantes,
explique Thiéry Téné.