2017. Erica Kuissi a 16 ans, l’âge de l’insouciance. L’adolescente est loin de se douter que la baisse des revenus journaliers de sa mère, bayam-sellam, va signer son engagement dans la lutte pour la protection de l’environnement. Un an plus tard, en 2018, Erica a 17 ans et la situation est la même. Curieuse, elle mène son enquête. Les réponses à ses multiples questions l’orientent vers le changement climatique. Depuis 2020, elle a fait de la lutte contre ce phénomène son combat quotidien.
L’histoire derrière ce noble engagement remonte à 2018. La jeune dame de 22 ans vit à Bafoussam avec sa mère, Bayam-sellam. Cette dernière nourrit sa famille grâce à la vente des produits issus de l’agriculture : plantain ; haricot ; manioc, etc. Les recettes en baisse et la flambée des prix de la marchandise poussent Erica à s’interroger sur les raisons à l’origine de cette situation. Des questions jusque-là sans réponses qui vont pousser la jeune « activiste vert » à se tourner vers les avantages qu’offrent le numérique pour nourrir sa curiosité.
J’ai fait des cours en ligne pour en apprendre davantage sur les changements climatiques. Après cette formation, j’ai mené une étude sur l’impact des changements climatiques sur l’agriculture. Après de nombreuses causeries et entretiens avec les agriculteurs, j’ai constaté qu’ils étaient vraiment touchés par ce phénomène. J’ai donc décidé de mener des actions accrues de sensibilisation contre les changements climatiques, parce que c’est une situation qui affecte plus d’un,
explique la jeune dame.Le temps de l’action
À travers cette cause, Erica Kuissi allie les jeunes à la lutte contre ce phénomène. Un choix motivé par son désir de donner à ses pères les armes nécessaires afin de lutter efficacement pour la préservation de la biodiversité.
Lors de mes échanges avec les agriculteurs, très peu ont évoqué les changements climatiques dans les raisons, des problèmes rencontrés. Je me suis alors rendu compte qu’ils n’ont pas de notions sur cette question. Je cible les jeunes, parce que j’estime que c’est nous la relève. C’est pourquoi, il est important d’être éduqué sur ces questions. Mes actions au quotidien visent à sensibiliser les jeunes, renforcer leurs compétences et leurs connaissances sur les dérèglements climatiques. Je me dis aussi qu’on ne peut lutter que contre ce qu’on connait,
argumente Erica Kuissi.C’est donc autour de l’éducation des jeunes que la jeune activiste mène le combat de la protection de l’environnement. Pour rendre concrète son action, Erica a sans cesse mené des campagnes de sensibilisations dans les écoles et établissements de la place et des Centres comme le « Mboa Hub ». Grâce à l’Association Climate Life Movement, la jeune dame a mis en place un programme de formation en ligne de cinq semaines : « Green Soldiers ». À travers cette plateforme, Erica forme et renforce les capacités d’autres jeunes sur les notions de changements climatiques.
Le rêve grand
Même si l’équipe « Green Soldiers » travaille encore sur fonds propres, elle bénéficie tout de même du soutien de « Mboa Hub », un espace ouvert aux jeunes. Entre les difficultés d’accès au financement et le rêve de se doter d’une plateforme e-learning afin de mener à terme ses objectifs, Erica Kuissi et son équipe nourrissent l’ambition de s’ouvrir sur l’Afrique.
Il est nécessaire pour nous d’avoir une plateforme digitale, parce que nous tendons vers le numérique. Nous voulons créer un espace où les jeunes du Cameroun, d’Afrique et du monde pourront assister à des sessions de renforcement de capacités et échanger sur des questions cruciales comme le changement climatique. L’atteinte de cet objectif nécessite d’importantes ressources financières,
conclut la promotrice du programme Green Soldiers.A force de travail et de détermination, Erica Kuissi a su convaincre une jeunesse en perte de repère que le changement climatique est une question globale, sans distinction de sexe, ni d’âge.
