Chaque mercredi et jeudi, le Dr Thérèse Adèle Motah Yab Minkos consulte une dizaine de patientes. Son quotidien obéit à un planning de travail bien établi.
Je commence le travail à 7h30. Lorsque c’est mon jour de consultation, je reçois les malades jusqu’au dernier. En dehors des jours de consultation, nous avons des journées opératoires,
précise-t-elle.
Ce programme de travail, la gynécologue aguerrie, le pratique depuis de nombreuses années. A l’hôpital Laquitinie de Douala, où elle exerce, elle est comme un ange gardien pour ses patientes.
Je consulte le mercredi et le jeudi, et ma journée opératoire, c’est le mardi, où je passe le clair du temps au bloc à opérer des malades planifiés. Le vendredi, je fais la ronde et les échographies. Les autres jours, après le travail, je dois aller faire la contre-visite dans le service en rencontrant les malades, après mes consultations.
Toute petite, bien que rêvant de faire dans les sciences, elle n’avait pas forcément jeté son dévolu sur une vie de médecin.
Le jour où tout a commencé
Après l’obtention de son Baccalauréat D au lycée de Bertoua, région de l’Est en 1987, la jeune-fille qu’elle était alors, s’inscrit à l’Université de Yaoundé, à la Faculté des Sciences, où elle fait la spécialité sciences naturelles. Cependant, il arriva un jour qu’elle amena l’enfant de sa sœur ainée malade et qui faisait de la fièvre à l’hôpital Central de Yaoundé, mais y passe toute la journée sans pouvoir rencontrer le médecin pédiatre. Finalement, lorsque le médecin décida d’arrêter les consultations à 17 heures, elle le supplia tout en larmes de consulter la petite enfant, ce qui par bonheur, sera fait. Cet épisode de la vie lui a profondément marqué, et c’est depuis ce jour qu’elle décida de devenir médecin. Et bien évidemment, par la suite, elle a commencé à s’intéresser à l’école de médecine et s’est décidée de faire le concours du Cuss. Les deux premières fois se soldent par des échecs. En 1990, elle tente une troisième fois le concours et réussi à l’écrit et à l’oral. Elle est à cette époque,
la seule fille de l’Est admise au Cuss,
affirme-t-elle toute joyeuse.
Après 7 années d’études, elle obtient son Doctorat en Médecine en 1997. Elle est affectée pour son premier lieu de service à la Fondation Chantal Biya où elle passe 5 années. Elle envisage d’effectuer une spécialisation. C’est ainsi qu’en en 2002, elle se rend en Russie pour se spécialiser. Le choix de cette spécialisation a été opéré comme une lettre à la poste.
J’ai choisi la gynécologie, parce que ma feue maman soignait traditionnellement les femmes enceintes. Elle faisait aussi concevoir les femmes qui avaient des problèmes à ce niveau-là. J’ai beaucoup aimé cela, et quand j’ai fait médecine, j’ai décidé de faire gynécologie,
explique le Dr Thérèse Adèle Motah Yab Minkos.
Sa spécialisation dure 5 ans, et elle retourne au Cameroun en 2007 munie d’un diplôme de gynécologie. La même année, le 6 août 2007, la gynécologue obstétricienne qu’elle est, est affectée à l’hôpital Laquintinie de Douala, qu’elle n’a plus jamais quitté jusqu’à ce jour.
Une famille de médecins
Le réconfort, le Dr Motah Yab Minkos le retrouve également à son domicile familial. Elle qui a trouvé l’amour sur les bancs du Cuss, forme avec son époux, le Pr Motah, neurochirurgien, un couple de médecins.
Ma chance est que mon époux est médecin. On s’est connu au Cuss à Yaoundé. Nous avons fondé notre famille. On se comprend. Quand je suis de garde, il reste avec les enfants. Et nos enfants savent qu’on travaille à l’hôpital. Ils nous demandent parfois, le matin en sortant, si on sera de garde ou pas,
se réjouit cette mère de famille,
qui révèle l’existence d’une belle symbiose entre le couple et leurs enfants. Les week-ends, lorsqu’elle n’est pas à l’hôpital, elle est une épouse et une mère aimante.
La médecine, c’est également la voie qu’on suivie leurs 5 enfants, qui sont médecins pour certains, et étudiants en médecine pour d’autres.
C’est une femme engagée, passionnée, dévouée et professionnelle qui met tout en œuvre pour exceller dans son domaine et qui accorde une grande importance à la qualité de son travail. A côté de tout ceci, c’est une mère adorable,
affirme le jeune Evrade Zogou,
tout reconnaissant. Pour ceux qui connaissent, Dr Thérèse Motah est un modèle de détermination que la jeunesse devrait suivre.
Beaucoup de jeunes médecins devraient avoir la détermination de cette dame qui a su s’imposer dans son domaine,
affirme le jeune Evrade Zogou
A 17 ans de service au sein de l’hôpital Laquintinie de Douala, la gynécologue obstétricienne est fière des efforts consentis au sein de cette formation sanitaire pour une meilleure prise en charge des patients. Elle y occupe actuellement le poste de Chef de Département adjoint de gynécologie.