Ce sont des clarifications qui valent leur pesant d’or. Dans un communiqué rendu public, le 02 septembre 2024, le ministre de la Santé publique attire l’attention du public sur des informations inappropriées en circulation sur la situation épidémiologique du VIH/Sida chez les adolescents et jeunes de la tranche d’âge 15-24 ans testés séropositifs en 2023 au Cameroun, soit 8990 dont 7115 filles et 1875 garçons, selon le rapport annuel du Comité National de Lutte Contre le Sida (CNLS).
En effet, précise le Dr Manaouda Malachie, sur les 8 990 jeunes identifiés séropositifs, 2 228 représentent de nouveaux cas d’infection enregistrés en 2023. Ces nouveaux cas constituent 25% du total des séropositifs dans cette tranche d’âge. D’après les enquêtes CAMPHIA et démographique et santé (EDS) réalisées respectivement en 2017 et 2018, la prévalence (anciens et nouveaux cas) du VIH chez les ados-jeunes est de 1%, l’incidence du VIH est de 0,35% par année, avec un poids de 9 fois plus élevé chez les filles, avec un taux de 0,64% par an, soit neuf fois supérieure à celui des garçons (0,07%).
Les adolescents et jeunes adultes représentent environ 30% des nouvelles infections au VIH enregistrées au Cameroun en 2023. Ces chiffres reflètent non seulement une situation sanitaire préoccupante, mais soulignent également l’urgence d’intensifier les actions de prévention et de sensibilisation. Ce fardeau pèse lourdement sur une jeunesse qui, au-delà des défis économiques et sociaux, doit désormais faire face à une menace sanitaire grandissante.
Consciente de cette situation, la Première Dame du Cameroun, Chantal Biya, s’est engagée en première ligne pour la protection des jeunes contre le VIH. À travers des campagnes ciblées et multisectorielles comme « Vacances Sans Sida », elle sensibilise les jeunes sur l’importance du dépistage précoce et gratuit du VIH. Ces initiatives visent à promouvoir une meilleure couverture santé pour les jeunes et à lutter contre la stigmatisation qui entoure la maladie.
L’engagement des autorités camerounaises, avec le soutien de la société civile, s’inscrit dans une perspective à long terme. L’objectif est clair : réduire de manière significative les nouvelles infections et améliorer la prise en charge des jeunes affectés par le VIH, avec pour ambition, l’élimination totale du VIH chez cette population, d’ici 2030. Pour y parvenir, la mobilisation doit rester forte et constante, afin de donner aux jeunes Camerounais, les moyens de se protéger et de vivre pleinement leur avenir.