Secourir les patients, leur rendre le meilleur service possible à moindre coût. C’est l’une des principales missions que s’est donné le Centre d’Animation Social et Sanitaire (CASS de Nkolndongo) depuis sa création en 1977. Une mission noble à laquelle de nombreuses populations de Yaoundé et ses environs adhèrent. Tous les jours, des dizaines de patients convergent vers cette formation sanitaire à la recherche de soins de qualité. C’est le cas de Diane Djeumeni, une femme enceinte de six mois environs. Deux ans et demi après son premier accouchement dans cette institution, la jeune dame est revenue pour bénéficier des avantages offerts par l’hôpital Mgr Jean Zoa.
Je suis restée fidèle au CASS de Nkoldongo parce que j’ai été bien suivie lors de ma première grossesse, malgré les complications. C’est aussi pour cette raison que je veux donner naissance à mon deuxième enfant ici. Parce que je veux avoir le même suivi. Aussi, j’ai eu la possibilité de payer en plusieurs tranches,
explique Diane avec enthousiasme.
De la proximité avec les patients
Le personnel de l’hôpital Mgr Jean Zoa travaille au quotidien pour offrir ce cadre agréable aux patients.
Nous sommes un centre confessionnel. Donc, nous avons l’amour du prochain. Nous accueillons tout le monde comme si c’était nous-mêmes. Nous nous familiarisons avec les femmes en consultations prénatales pour les mettre en confiance. Ce qui fait que ce n’est pas une découverte quand elles arrivent à la salle d’accouchement. C’est vrai que l’étape de la salle d’accouchement est difficile à cause de la douleur, mais essayons de les accompagner dans leur douleur du mieux que nous pouvons,
laisse entendre Ernestine Ekotto Bingono, sage-femme.
Le patient est au cœur de la politique du CASS de Nkolndongo. Les malades aux moyens limités sont immédiatement pris en charge après admission au sein de cette formation hospitalière. Une méthode qui permet à l’hôpital de
lutter contre le retard de financement de soins, notamment chez les femmes enceintes qui arrivent en urgence,
selon les responsables.
Une double attention est portée sur ces dernières (femmes enceintes). Comme les autres patients, elles ne payent leur facture qu’une fois l’urgence levée.
Les patients ne payent rien à l’avance, parce que nous ne voulons pas qu’une maman risque sa vie et celle de son enfant, parce qu’elle n’a pas d’argent. Nous n’avons pas de montants fixes, parce qu’on ne sait jamais quelles peuvent être les complications. Toutefois, nos prix sont inférieurs à ce qui se fait sur le marché. Pour une femme qui veut accoucher au CASS par exemple, l’hospitalisation, les frais d’accouchement, la consultation du pédiatre et d’un kiné, tout ce paquet, médicaments compris, ne dépasse pas les 38 000 FCFA. Maintenant, en fonction d’une prise en charge supplémentaire ou d’une complication, la facture peut varier,
argumente Thierry Makang, Coordonnateur des activités de soins du Cass.
Des innovations constantes
Depuis sa création en juillet 1977 comme infirmerie, l’hôpital géré par l’Archidiocèse de Yaoundé s’efforce de fournir aux populations des soins de qualité. Un objectif réalisable au vu de la récente amélioration de son plateau technique.
Certains services ont été améliorés, d’autres ont été agrandis et d’autres encore ont été créés notamment le service de « néonat » et la pédiatrie. Il faut relever que le CASS est la première maternité du Cameroun. L’année dernière, nous étions en dessous de 4000 naissances, mais habituellement, nous dépassons la barre des 4000 accouchements,
affirme Patrice Assouma, Directeur adjoint du CASS.
Le service de néonatalité s’est paré de nouveaux équipements. Il possède des couveuses nouvellement acquises. Elles sont au total trois. Parmi elles, une avec photothérapie, entre autres. Dans cette dernière, un nourrisson d’à peine quelques semaines, atteint de jaunisse. Selon les spécialistes, les rayons ultraviolets issus de cette machine permettent de guérir de jaunisse les bébés nés avec.
Il y a des améliorations en néonat et pédiatrie que nous avons récemment ouvert pour satisfaire les patients. Nous rencontrions souvent des problèmes d’évacuation et de mort-nés. Avec ce service, les patients sont satisfaits. Des hôpitaux externes envoient même aussi leurs patients ici. D’autres services ont également été améliorés, notamment la lunetterie, l’ophtalmologie et même le service de kinésithérapie,
lance Patrice Assouma.
Une mission sociale
Le CASS de Nkolndongo bénéficie du soutien de nombreux organismes dont le plus important est l’État du Cameroun. Le gouvernement fournit à cet hôpital des médicaments, des équipements, etc. L’institution a récemment reçu un appareil de dépistage de la drépanocytose. De quoi permettre d’effectuer des tests sur place. Autres bienfaiteurs de l’hôpital Mgr Jean Zoa, l’Unicef et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Malgré ce soutien constant, les besoins se font encore ressentir au sein de cette formation sanitaire.
Actuellement, nous avons des problèmes d’eau. Avec les problèmes de la CAMWATER, il y a beaucoup de coupures d’eau et les patients en souffrent. Nous avions prévu mettre sur pied un projet de forage qui était censé débuter en début d’année, mais faute de moyens, nous n’avons pas pu le mettre en œuvre. Nous avons également besoin de certains appareils en Néonat étant donné que le service est nouveau. Nous l’avons ouvert avec quatre berceaux, mais la demande est forte. Nous avons également besoin d’appareils ophtalmologiques. Il y a aussi beaucoup de demandes là-bas. Nous pratiquons des opérations de la cataracte et d’autres chirurgies liées à la vue,
conclut Patrice Assouma.