Le constat est alarmant : la torture demeure un fléau au Cameroun, malgré les engagements internationaux pris par le pays. Lors d’une conférence de presse, tenue le 29 octobre 2024, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) a tiré la sonnette d’alarme sur cette réalité inacceptable. Des cas récents, comme celui de Longkana Agno Simon, plus connu sous le nom de Longuè Longuè, révèlent une triste vérité : des institutions de sécurité, notamment le Secrétariat d’État à la Défense et la Sécurité Militaire, sont souvent mises en cause pour des actes de torture.
En effet, le REDHAC a souligné que les forces de sécurité, y compris le Secrétariat d’État à la Défense (SED) et la Sécurité Militaire (Semil), sont souvent impliquées dans des actes de torture, créant un climat d’impunité où les coupables ne sont que rarement poursuivis. Les défenseurs des droits humains, en particulier les femmes, font face à des défis majeurs. Souvent victimes de harcèlement, de diffamation et de violences basées sur le genre, ces femmes sont dissuadées d’exercer leur rôle vital dans la protection des droits. Le REDHAC a donc appelé à la mise en place d’une législation spécifique pour protéger ces acteurs essentiels, ainsi qu’à la dépénalisation des délits de presse, qui servent souvent à faire taire les voix dissidentes.
Des solutions pour l’avenir
La sortie du REDHAC a également mis en lumière l’importance de la mise en œuvre des lignes directrices de Robben Island, un cadre international destiné à prévenir et interdire la torture. Le REDHAC exige que le Cameroun criminalise explicitement la torture dans sa législation nationale et renforce la capacité des juridictions locales à traiter les allégations de torture. Les intervenants ont rappelé qu’aucune circonstance, qu’elle soit exceptionnelle ou ordonnée par un supérieur, ne peut justifier la torture, et que des sanctions appropriées doivent être appliquées aux responsables.
C’est là donc, pour le REDHAC, d’exprimer une volonté collective de la société civile de résister à l’impunité et de revendiquer des droits fondamentaux. Le REDHAC a appelé à une mobilisation générale pour mettre fin aux abus et garantir la protection des défenseurs des droits humains, éléments cruciaux pour l’avènement d’une démocratie solide au Cameroun. Dans un contexte où les droits humains sont souvent bafoués, la nécessité d’une action concertée et d’une vigilance accrue est plus que jamais d’actualité.