Depuis quelques mois, les prix des produits de mer ont connu une hausse fulgurante. Selon les données de l’Institut National de la Statistique (INS), les prix des poissons et fruits de mer ont augmenté de 3,1% en octobre 2024 par rapport au mois précédent. Cette augmentation est principalement due à une diminution de l’offre, causée par des facteurs climatiques et l’insécurité persistante dans certaines zones de pêche.
Pour les familles de Yaoundé par exemple, cette hausse représente un défi majeur. Les ménages, déjà affectés par une inflation générale des prix alimentaires de 4,7% sur l’année, doivent réajuster leurs dépenses pour faire face à cette nouvelle réalité. Le poisson, qui était un aliment de base, est maintenant un produit de luxe, le Kg de maquereaux jadis vendu à 1500 FCFA oscille désormais entre 1950 FCFA et 2500 FCFA.
Les témoignages des habitants de la cité capitale traduisent une frustration croissante.
Nous ne pouvons plus nous permettre d’acheter du poisson régulièrement. C’est un véritable casse-tête pour équilibrer notre budget alimentaire,
confie Jeanne, mère de trois enfants.
Cette situation aggrave les inégalités économiques et menace la sécurité alimentaire des familles les plus vulnérables.
Les poissonneries de Yaoundé, souvent prises d’assaut par des familles modestes, ressentent également les effets de cette crise. Avec la diminution du nombre de clients, les revenus des commerçants sont en baisse, mettant en péril leur survie économique.
Les clients achètent moins, et nous devons parfois jeter du poisson invendu. C’est une situation intenable,
déplore un poissonnier du marché central.
En outre, les coûts de transport des produits de la mer ont augmenté, ajoutant une pression supplémentaire sur les prix de vente. Les commerçants se trouvent dans une position délicate, contraints de répercuter ces coûts sur les consommateurs, tout en essayant de rester compétitifs, explique-t-on.
Des solutions durables toujours attendues
Face à ces défis, des solutions doivent être envisagées pour stabiliser les prix et garantir l’accès à des produits alimentaires de qualité. Selon les experts, les autorités pourraient renforcer le soutien aux pêcheurs locaux, investir dans des infrastructures de transport plus efficaces et promouvoir des pratiques de pêche durables. Des initiatives de sécurité alimentaire, telles que les subventions pour les produits de base, pourraient également aider à atténuer les effets de l’inflation sur les ménages.
À l’horizon 2030, l’objectif est d’améliorer de manière significative la situation, avec des prix plus stables et une meilleure disponibilité des produits de la mer pour tous les Camerounais. Il est crucial que les politiques publiques se concentrent sur le soutien aux producteurs locaux et sur la garantie d’un approvisionnement alimentaire sûr et abordable.