La pression ne retombe pas, une semaine après le verdict du Tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri dans l’affaire de l’assassinat de l’enseignante, Diane Yangwo par son époux, le 18 novembre 2023. Vendredi 4 avril 2025, la Coalition pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles a organisé une manifestation publique à Yaoundé. Au cours de celle-ci, elle a réitéré ses vives protestations contre la décision prononcée par le Tgi du Wouri, le 1er avril 2025, condamnant le nommé Victor Bekobe à cinq ans d’emprisonnement avec sursis. Une peine assortie d’une amende de 52 000F CFA, jugée minable.
Nous sommes là parce qu’une femme – une encore de plus – a été violentée, a été assassinée. Et, finalement, même au niveau de la Justice, nous n’avons pas eu la justice. Cet homme a été condamné à une amende de 52 000F, qui ne peut même pas payer le cercueil de notre sœur. Nous sommes là, meurtries. Nous sommes là, en noir et en rouge pour dire « Stop ! »,
a affirmé une manifestante.
Par ailleurs, comme point d’orgue de ce mouvement d’humeur, la Coalition a remis à la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), une pétition pour transmission au président de la République. L’une des principales revendications contenues dans ledit document, concerne la loi censée protéger la gent féminine et réprimer toutes formes de violences perpétrées contre ce genre. Un arsenal juridique pourtant élaboré, mais qui est en souffrance dans les tiroirs du ministère de la Justice, selon les mouvements féministes.
Nous voulons demander, supplier le président de la République avec la correspondance que nous lui avons envoyée à travers Mme le Minproff, d’examiner notre correspondance, et nous attendons vraiment cette réponse. »
La Coalition ne compte pas s’arrêter là, dans sa dynamique visant à obtenir une plus grande justice pour la défunte, Diane Yangwo. Elle annonce pour les jours à venir un autre mouvement à Douala, dans la ville même où une magistrate a prononcé le verdict « révoltant » et tant controversé, synonyme de la libération prochaine de l’accusé, Eric Bekobe, lequel avait pourtant plaidé coupable, apprend-on. Ce dernier était derrière les barreaux depuis seulement quelques mois. La clameur suscitée par le verdict porte ses premiers fruits car, aux dernières nouvelles, le Ministère public a interjeté appel de la décision rendue par la juge.
Prison à vie
Eric Bekobe était poursuivi devant la Chambre criminelle du Tgi du Wouri pour répondre de l’assassinat de sa femme, officiant à l’époque comme enseignante d’anglais au lycée bilingue de Ndogpassi, dans l’arrondissement de Douala 3ème. Il avait battu Diane Yangwo jusqu’à ce que mort s’en suive. La victime avait rendu l’âme dans un hôpital des suites d’hémorragies internes provoquées par les violences qu’elle avait subies. Le mari violent n’en était pas à son coup d’essai, d’après des proches de la victime.