La capitale gabonaise est marquée depuis de début du mois de juin par des déguerpissements et des destructions des maisons dans les quartiers Plaine-Orety, derrière l’Assemblée, et derrière l’Ambassade de Russie et de Chine. Dès lors, des centaines de familles se sont retrouvées à la rue, dormant désormais à la belle étoile. Face à cette situation préoccupante, le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema a instruit le relogement de ces derniers sur le site du plan complet de relogement (PCR) de Bikélé-Nzong, dans le troisième arrondissement de la commune de Ntoum. Il s’y est d’ailleurs rendu ce 25 juin 2025 pour s’enquérir de l’évolution des travaux, tant le dossier du relogement de ces nombreuses familles gabonaises déguerpies est d’une urgence évidente.
Notons que le PCR de Bikélé-Nzong est un programme en cours d’implémentation visant la construction d’un total de 1 070 logements. A l’origine prévu pour les personnes impactées par le projet d’aménagement du bassin versant de Terre-Nouvelle, financé via un prêt obtenu auprès de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), le président Oligui Nguema a retenu ce site pour offrir aux sinistrés des conditions d’existence décentes et durables, dans le cadre d’un programme structuré de relogement piloté par le gouvernement. D’après des informations reçues par la rédaction de Album Social, 260 maisons devraient être mises à la disposition des déguerpis de ces quartiers.
Des concitoyens
Plus tôt, le 09 juin, les victimes des déguerpissements avaient fait une déclaration dans laquelle ils indiquaient n’avoir pas reçu d’indemnisation avant ces évènements. Ils sollicitaient d’ailleurs
la suspension immédiate de tout déguerpissement sans relogement préalable, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, la publication de toutes les listes d’indemnisations, le relogement d’urgence des familles déguerpies dans des conditions humaines, l’indemnisation intégrale des pertes, la révision de la politique urbaine, pour la rendre inclusive, équitable et respectueuse des populations
a-t-on appris.
S’adressant à l’Exécutif et particulièrement au président de la République, ces derniers martelaient à haute et intelligible voix, être des « concitoyens » et non « des adversaires du progrès ».
Selon le gouvernement gabonais, les destructions des habitations entrent dans le cadre d’un vaste programme de modernisation de la ville de Libreville. Il s’agit plus précisément du projet de construction du boulevard de la Transition, de la cité administrative et du bassin versant Sainte-Marie-Awondault.