Avec plus de 408 000 réfugiés recensés au 30 septembre 2025, dont 277 516 Centrafricains, le Cameroun reste un pays d’accueil majeur en Afrique centrale. Sa politique d’ouverture et sa coopération avec les agences humanitaires ont permis un encadrement efficace des populations déplacées sur plusieurs régions du territoire. Depuis le début de l’année, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en collaboration avec les gouvernements du Cameroun et du Tchad, supervise un programme de rapatriement volontaire destiné à permettre aux réfugiés centrafricains de rentrer chez eux « dans la dignité et la sécurité ».
Le 43e convoi, organisé ce mois d’octobre 2025, a porté le total des retours à 10 755 personnes depuis janvier. Ces opérations concernent principalement les réfugiés installés dans les régions camerounaises de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord, zones d’accueil historiques des déplacements liés à la crise centrafricaine. Pour le HCR, cette hausse des retours volontaires traduit un regain de confiance dans la stabilité de la RCA. Près de 20 000 intentions de retour ont déjà été enregistrées, un chiffre en nette progression par rapport aux années précédentes.
Ce processus est le fruit d’une coopération soutenue entre Yaoundé, Bangui et N’Djamena, sous la coordination du HCR. Les autorités camerounaises et tchadiennes assurent la logistique et la sécurisation des convois, tandis que la RCA s’engage à garantir l’accueil et la réintégration de ses ressortissants. L’organisation régulière des convois concrétise les engagements pris lors de la conférence ministérielle régionale de Yaoundé en 2022, dédiée aux solutions durables pour les déplacements forcés.
Cette dynamique régionale vise également à stabiliser la sous-région, à relancer les activités économiques locales et à renforcer la cohésion sociale. Si ces retours massifs traduisent une amélioration de la situation sécuritaire en RCA, les défis restent nombreux. De nombreuses zones demeurent marquées par la pauvreté, le manque d’infrastructures et les tensions communautaires. Le HCR et ses partenaires insistent sur la nécessité d’un accompagnement durable des rapatriés, incluant l’accès au logement, à l’éducation, aux soins de santé et aux moyens de subsistance.
Pour les réfugiés, le retour constitue autant une aspiration à la normalité qu’un pari sur l’avenir, motivé par le désir de retrouver leurs terres et de participer à la reconstruction du pays. Pour le HCR, la tendance observée depuis janvier 2025 représente « une avancée vers des solutions durables », pour les réfugiés centrafricains. Les retours volontaires traduisent non seulement une amélioration relative des conditions de sécurité en RCA, mais également la volonté des États de la région de tourner la page d’une décennie de crise.
