C’est finalement le mercredi, 10 juillet, soit deux jours après sa disparition, que le corps du deuxième nageur amateur qui s’est noyé a été repêché des eaux souillées de la rivière Mboppi, qui traverse la vallée Bessengue, avant de se jeter dans le Wouri. La dépouille inerte de ce jeune a été retrouvée après deux jours de fouilles intenses menées par les jeunes de ce quartier populeux. Le corps était coincé en-dessous des bouteilles plastiques qui saturent le lit de ce grand drain, non loin du lieu-dit « Rond-point 4ème ».
Las de fouiller dans les eaux insalubres du drain, les jeunes du quartier avaient observé une trêve mardi soir, au lendemain de la disparition des deux jeunes gens. Ils avaient repêché le premier corps, le même lundi où les adolescents proches de la vingtaine avaient disparu. Ce premier corps a été « confisqué » par les autorités, a-t-on appris. L’identité des jeunes gens n’a pas été révélée.
Lundi 08 juillet 2024, vers 11 heures, alors qu’une forte pluie s’abattait sur la ville de Douala depuis dimanche, les deux garçons font un pari. Ils misent chacun 5000 francs CFA sous les yeux de bandeaux et de jeunes majoritairement de leur âge. : le meilleur nageur va empocher les 5000 francs misés par l’autre.
Dans la foulée, les deux compétiteurs se jettent dans les eaux depuis le pont de la vallée Bessengue.
Les deux sont d’abord sortis de l’eau, et ils sont encore entrés pour la deuxième fois. A un niveau, l’un demandait qu’on vienne à son secours. C’était déjà la noyade,
raconte un témoin qui n’a pas révélé son identité.
Un habitant du quartier affirme que les deux nageurs ont été mis en garde au moins par deux personnes, alors qu’ils progressaient vers des zones dangereuses de la rivière, mais ils n’ont accordé aucune importance à l’alerte. Finalement, ils n’ont pas pu vaincre les courants d’eau.
Au quartier Bessengue, nous n’avons repéré aucune maison qui portait le deuil. Ni échangé avec des gens qui admettaient connaître les deux victimes de noyade.
Les deux jeunes sont venus du village, ils ont pris une chambre dans le quartier,
affirme Mariam, une femme qui tient une échoppe sur le pont de la vallée de Bessengue.