Les fêtes de fin d’année pointent à l’horizon. Le poulet, l’un des produits de consommation les plus prisés à cette période, se fait de plus en plus rare dans les marchés. Au marché Mvog-Ada à Yaoundé, l’un des espaces de vente des produits avicoles, trouver du poulet à moindre coût n’est plus chose aisée. Dans un entrepôt occupé par les grossistes du secteur, des caisses rangées à l’arrière des camions sont vides. Une situation qui favorise la flambée des prix des produits avicoles sur le marché.
Tous ces problèmes viennent du fait qu’il y a eu la grippe aviaire et que le gouvernement, à la fin, n’a pas géré la situation comme il fallait. Si on élimine 15 000 sujets chez un éleveur et qu’on ne parvient pas lui donner les moyens pour lui permettre de fonctionner au moins avec 5000, cela met les gens dans cette situation : une alvéole d’œufs coûte 2800 FCFA aujourd’hui et le sac d’aliment qui coûtait 14 000 FCFA est aujourd’hui vendu à 22 000 FCFA ce qui fait que les poulets de 45 jours sont vendus à 3 500 FCFA,
explique Alain Tagne Tafotie, délégué des grossistes au marché Mvog-Ada.
Un trou dans le panier de la ménagère
La hausse des prix de cette denrée alimentaire affecte le panier de la ménagère. Servir du poulet à table est devenu une équation à multiples inconnus qu’il faut résoudre dans les ménages. Certaines maîtresses de maison comme Claire Elomo ont recours à des alternatives moins coûteuses.
C’est difficile pour nous les ménagères. Les enfants sont habitués à manger du poulet pendant les fêtes de fin d’année. Là, je ne sais pas comment je vais faire avec la vie qui devient de plus en plus chère : le prix du poulet qui augmente, celui des vivres aussi. Aujourd’hui, je suis obligée d’acheter un poulet et compléter avec du poisson ou autre chose,
argumente la femme au foyer.
Une situation causée, selon certains acteurs de la filière, par la rareté du maïs, élément essentiel dans la fabrication de l’aliment destiné à la volaille.
Les causes sont nombreuses, mais la plus immédiate est la rareté du maïs. La céréale maïs a la particularité d’être incorporée à 70% de l’alimentation du cheptel, que ce soit au niveau des parentaux ou de la volaille chair qui va être commercialisée. L’ensemble de ces animaux vivent de la nutrition formulée sur la base du maïs. Cela fait que quand le maïs devient rare ou plus cher, logiquement, forcément beaucoup de producteurs arrêtent leur activité. Ce qui induit une baisse du volume de la production, et cela fait que moins de poulets arrivent sur le marché. Et quand il y a moins de poulets sur le marché, la demande restant soutenue, le poulet devient rare,
laisse entendre Bertrand Benoît Onana, secrétaire permanent de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic).
Toutefois, les perspectives du gouvernement sont encourageantes. Même si l’on reconnaît à ce niveau que cette crise est due à la baisse de la production de maïs, le ministère du Commerce affirme que cet intrant, vendu à 350 FCFA, il y a deux mois, est passé à 200 FCFA aujourd’hui. Une nouvelle qui devrait relancer le secteur avicole, à quelques semaines des fêtes de fin d’année.