Par une note officielle, le ministère du Commerce a ordonné le retrait immédiat du riz SANA, 25% Thaï, des circuits de distribution, car il est soupçonné d’être contaminé au mercure. Cette décision reflète la priorité accordée par les autorités à la sécurité alimentaire.
Pour garantir la protection des consommateurs en tout lieu et à tout moment, je vous demande de retirer sans délai le riz SANA, 25 % Thaï,
a précisé Luc Magloire Mbarga Atangana dans un message adressé aux services déconcentrés, sous l’autorité des gouverneurs, préfets et sous-préfets.
En outre, le ministre du Commerce a demandé l’identification des acteurs ayant introduit ce riz sur le marché. Les responsables régionaux doivent fournir rapidement une liste des entreprises ou individus concernés, afin de situer les responsabilités et de prévenir toute récidive. Cette démarche, explique-t-on, vise à renforcer la traçabilité des produits alimentaires et à freiner la propagation d’articles pouvant s’avérer nocifs.
Tolérance zéro pour les infractions
La circulaire met également en garde contre les tentatives de reconditionnement ou de vente clandestine du produit, qualifiées d’actes délictueux. Les autorités locales sont invitées à engager des poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants. Cette approche stricte traduit la volonté du gouvernement de garantir la qualité des denrées alimentaires destinées aux consommateurs. Dans un contexte de multiplication des fraudes alimentaires, les autorités appellent à une surveillance accrue des marchés. Les contrôles seront intensifiés pour détecter et éradiquer toute activité suspecte. Bien que cette initiative ait été saluée par des associations de consommateurs, certaines demandent davantage de transparence sur les raisons précises de cette interdiction. Le retrait du riz SANA, 25% Thaï, constitue une avancée importante dans la quête d’une meilleure sécurité alimentaire au Cameroun. Cependant, l’efficacité de cette mesure dépendra de la rapidité des autorités locales à appliquer les consignes et à mobiliser les moyens nécessaires pour un contrôle rigoureux. Les consommateurs espèrent que ces actions marqueront le début d’une politique plus exigeante en matière de régulation des produits alimentaires.
De la récidive
En février 2013, une cargaison de 7 000 tonnes de riz importée du Myanmar (Birmanie) par la société Socia Sarl avait été mise sous scellés au port de Douala. Le poste de police phytosanitaire du Guichet unique avait signalé une contamination potentielle au mercure. Cette alerte, déclenchée par une ONG sur la base d’informations reçues d’un contact en Europe, avait conduit les autorités à ordonner une expertise. Celle-ci avait révélé des traces de souillure, ainsi qu’une forte odeur de moisissure. Cependant, fin 2023, cette même cargaison, censée avoir été détruite, fut sortie du magasin 9 du port de Douala fut discrètement vendue lors d’une prétendue vente aux enchères.