Ces nouvelles mesures portent désormais à 3.577, le nombre total d’agents sanctionnés depuis le lancement de cette vaste opération visant à restaurer l’intégrité et l’efficacité de la Fonction publique camerounaise. Lancée en 2018, l’opération COPPE avait pour objectif initial de recenser physiquement les personnels de l’État, afin d’identifier les fonctionnaires fantômes, les doublons administratifs, ainsi que les cas de fraude documentaire.
Lors de la première phase, les ministères de la Fonction publique et des Finances avaient détecté plusieurs anomalies au sein de l’administration publique. À l’issue des premières analyses, 8.766 agents publics avaient été mis en cause pour absence injustifiée ou présentation de documents douteux. Depuis lors, le gouvernement a multiplié les communiqués et mises en demeure, exhortant ces personnels à fournir des explications écrites ou à répondre aux convocations des autorités compétentes.
Des sanctions progressives, mais fermes
Après examen des cas, seulement 601 sur les 8.766 agents mis en cause ont répondu aux demandes d’explications écrites et aux convocations du Conseil Permanent de Discipline de la Fonction Publique. Parmi eux, plusieurs ont été réhabilités après vérifications, tandis que d’autres, accusés d’avoir fourni de faux documents, ont été révoqués ou licenciés. D’autres, reconnus coupables de fraude documentaire ou d’absence injustifiée prolongée, ont été sanctionnés. À ce jour, 3.577 agents publics ont été écartés de la Fonction publique dont 1.981 licenciements ; 424 révocations ; et 1.172 nouvelles sanctions annoncées ce mois-ci.
Ces décisions, précise-t-on, sont conformes aux dispositions du décret du 7 octobre 1994 portant Statut Général de la Fonction Publique de l’État, modifié par le décret du 12 octobre 2000, ainsi que le décret du 9 novembre 1978 fixant les dispositions communes applicables aux agents de l’État relevant du Code du Travail. Le MINFOPRA a tenu à préciser que toutes ces décisions résultent de procédures disciplinaires rigoureuses, dans le respect des textes en vigueur.
Cette opération de grande envergure marque un tournant dans la gestion des ressources humaines de l’État. Elle vise non seulement à lutter contre les pratiques frauduleuses, mais également à optimiser la masse salariale de l’administration publique, souvent alourdie par la présence d’agents fantômes. Selon les experts, ces mesures devraient permettre de réaliser des économies significatives dans le budget de l’État, tout en renforçant l’efficacité et la crédibilité des institutions publiques.
Quels recours pour les agents concernés ?
Le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative invite les agents sanctionnés qui s’estiment victimes d’injustices à saisir le Conseil Supérieur de la Fonction Publique. Une requête écrite peut être déposée dans les délais prescrits pour demander une révision des décisions.