Le souvenir de ces événements est encore vivace dans la mémoire des Camerounais : Ngoaché à l’Ouest du Cameroun où un éboulement de terrain a fait plusieurs morts, tout comme à Damas à Yaoundé où plusieurs personnes ont été ensevelies par un glissement de terrain. Tout récemment encore du côté de Mbankolo dans l’arrondissement de Yaoundé II, une inondation a causé plusieurs morts. Des cas similaires ont été enregistrés à Ngaoundéré et à Douala, derrière le dépôt Guinness.
La probabilité de vivre à nouveau de pareils sinistres au Cameroun est très grande. Pour se rendre à l’évidence, il suffit par exemple de se rendre par exemple aux quartiers Minboman entrée Collège Don Bosco à Yaoundé 4 ; à Ngoa Ekelle, face université de Yaoundé I et Mendong derrière la Brigade de Gendarmerie dans l’arrondissement de Yaoundé 6, pour s’apercevoir à quel point la situation est grave. Des maisons au bord des ravins ; des constructions qui jouxtent des falaises ; des ponts en bois sur des failles de plusieurs mètres de profondeur ; sans compter le dépôt anarchique des ordures ménagères. C’est le constat fait par Célestine Ketcha Courtès, le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, qui est descendu sur ces sites, le 6 juin 2024, pour sensibiliser les populations pour qu’elles libèrent ces zones à risques dites non constructibles, avant qu’il ne soit trop tard.
Car, la situation est d’autant plus préoccupante que la météo annonce de graves pluies diluviennes dans les prochains jours. Il est donc question de prendre la pleine mesure de ce qui risque d’arriver si rien n’est fait dans le cadre du plan d’urgence de réinstallation et d’aménagement des zones à risques malheureusement occupées par les populations.
Nous avons des zones qui sont identifiées dans les plans d’occupation des sols comme non-constructibles. Malheureusement ces zones sont envahies du fait de la pression démographique par les populations,
regrettera Célestine Ketcha Courtès.
Le constat est donc clair. Il y aura probablement d’autres morts, si des mesures urgentes ne sont pas prises à titre préventif. Le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain a, à cet effet, invité les autorités locales ; les maires ; les sous-préfets ; les préfets ; les délégués départementaux et régionaux de son département ministériel, et les gouverneurs à engager un dialogue pour amener les populations à déguerpir ou à libérer ces zones risquées. Elle leur a également demandé d’œuvrer afin de faire comprendre à ces populations qu’elles sont des acteurs de la préservation de leurs vies et de leurs biens.