C’est une stratégie innovante élaborée par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) ; renforcer la lutte contre le paludisme à travers la sensibilisation numérique. Les contours de cette nouvelle approche, qui vise à diffuser des messages d’information, d’éducation et de communication à travers le territoire camerounais, en utilisant les messages push pour atteindre un large public, ont été définis au cours d’un atelier tenu à Mfou dans la région du Centre, du 8 au 11 janvier 2025.
Il est question, explique-t-on de contre-attaquer le paludisme avec la technologie mobile. Les messages porteront sur la connaissance de la maladie, sa prévention et son traitement, avec un focus sur les axes d’intervention clés. Notamment, la prévention, avec l’utilisation des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide à Longue Durée d’Action (MILDA) ; le traitement préventif intermittent (TPIg) chez les femmes enceintes et les nourrissons et la vaccination, en insistant sur le respect du calendrier vaccinal.
La principale recommandation issue de cet atelier, précise-t-on, est de mobiliser toutes les parties prenantes, notamment les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun, pour renforcer cette stratégie et lutter efficacement contre le paludisme, qui est responsable de plus de 30% des décès enregistrés dans les hôpitaux camerounais, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En effet, selon les chiffres du ministère de la Santé publique, avec un taux de prévalence de 26,1% en 2022, plus de 2 millions de cas et 1756 décès dus au paludisme en 2023, le Cameroun fait partie des 12 pays ayant le plus lourd fardeau dans le monde. En réaction, un 6eme plan stratégique national pour renforcer la prévention et la prise en charge de la maladie a été lancé le 25 avril 2024 par le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie. Ce plan vise à assurer un accès universel et équitable aux interventions les plus efficaces de prévention, prise en charge du paludisme, à un coût abordable à toutes les populations camerounaises, y compris les plus vulnérables et défavorisées. Un montant d’un peu plus de 306 milliards de FCFA est nécessaire pour sa mise en œuvre.