Parmi les décisions prises à la suite du mouvement d’humeur des employés de la SOSUCAM, on note une augmentation du taux horaire de 5 Fcfa pour l’ensemble de la grille des salaires. Par exemple, un manœuvre agricole, coupeur classé en catégorie 2A verra son taux horaire passer à 285 Fcfa, portant son salaire de base de 56 000 FCFA à 57 000 FCFA. En plus de cette revalorisation salariale, la prime mensuelle de salissure a été augmentée de 150 Fcfa, passant de 600 à 750 Fcfa par mois. Par ailleurs, la contribution mensuelle de l’employeur pour les agents d’exécution saisonniers a été rehaussée de 500 Fcfa, faisant passer la prime mensuelle de santé de 3 000 à 3 500 Fcfa.
La concertation a aussi porté sur la modification des dates de paiement des salaires et des acomptes pour l’ensemble des personnels de l’entreprise.
Le 5 du mois M+1, pour le salaire du mois de paie M ; le 20 du mois M, pour les acomptes. Pour renforcer l’efficacité de cette mesure, le paiement des salaires des agents d’exécution initialement prévu le 10 du mois est effectif depuis, ce mardi 4 février 2025,
indique le communiqué rendu public par l’entreprise.
Pour l’efficience dans les traitements, l’entreprise a saisi les structures financières en charge du paiement des salaires pour s’assurer du strict respect des dates de paiement des salaires et des conditions d’accueil des travailleurs Sosucam, précise le communiqué rendu public par l’entreprise ce 7 février 2025.
Actualisation des dossiers d’avancement de personnel
Outre ces mesures, la Direction générale de la SOSUCAM rappelle à ses collaborateurs ayant des préoccupations d’avancement du fait de l’ancienneté, de se présenter auprès des services compétents de l’entreprise pour l’actualisation de leur dossier administratif. Tout en invitant l’ensemble des collaborateurs à rejoindre leurs postes de travail respectifs, dès le samedi 08 février 2025.
Répression et atteinte aux droits des travailleurs des exploitations de canne à sucre au Cameroun
Pour rappel, ces mesures font suite à une grève de certains employés qui décriaient les conditions de travail, ayant dégénéré en émeute, le 4 février 2025. Le bilan a fait au moins un mort et plusieurs blessés, ainsi que des hectares de champs de canne à sucre incendiés. Un évènement qui ternit l’image de l’entreprise. D’ailleurs, hors des frontières camerounaises, en France, la députée européenne, Marina Mesure dans une lettre adressée, le 5 février 2025 à la Commissaire chargée du commerce et de la sécurité économique de la Commission européenne, avait dénoncé ce qu’elle qualifie de
répression et atteinte aux droits des travailleurs des exploitations de canne à sucre au Cameroun.
Tout en rappelant que
le rapport d’enquête du Syndicat camerounais des travailleurs saisonniers de la filière canne à sucre du 1er mai 2023 fait état d’une répression syndicale structurelle, de la part de la direction de l’entreprise, en violation du manifeste des droits fondamentaux des travailleurs, et en particulier, la liberté syndicale reconnue par plusieurs textes internationaux de portée universelle.
Dans son communiqué du 07 février, la SOSUCAM, contrôlée à 74% par le groupe français Somdiaa rappelle le cadre de concertation solide entre la Direction générale, les délégués du personnel et les syndicats,
qui permet à tous, l’expression des doléances et autres sujets professionnels.
Reste à savoir si les nouvelles mesures prises par le top management de la SOSUCAM marqueront une véritable accalmie.