62 jours, c’est le temps que Cécile Noyep a été retenue à l’Hôpital central de Yaoundé, faute de payer ses factures de soins. Elle ne sera libérée, le 28 mai 2024, qu’après les diligences du Pr James Mouangue Kobila, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC). L’occasion faisant le larron, le Pr James Mouangue Kobila sera reçu en audience, ce jour-là, par le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie.
L’objectif de cette rencontre était de trouver des solutions respectueuses des droits de l’homme à ce problème récurrent, de détention des personnes incapables de payer pour leurs soins dans les hôpitaux publics, tout en sauvegardant l’équilibre financier des formations hospitalières. La délégation du Pr James Mouangue Kobila, qui avait à sa suite, le commissaire Me Joseph Constantin Balla, le chef de Division de la protection et de la promotion, Mamouda Ferikouop et le chef de l’Unité observation, investigations et alerte, Marie Chantal Same, a ainsi recommandé au MINSANTÉ d’étendre les missions d’inspection pour inventorier les cas de détention de personnes incapables de payer leurs soins médicaux à toutes les formations hospitalières.
Les deux parties se sont accordées sur des mesures idoines à prendre dans l’immédiat et à moyen terme pour éviter que l’équilibre financier des formations hospitalières ne soit compromis par des patients incapables de payer ou de mauvaise foi. Il faut rappeler qu’en 2019, Manaouda Malachie avait pourtant proscrit la séquestration des patients indigents dans les formations sanitaires publiques.
J’ai l’honneur de proscrire, pour compter de la date de signature de la présente lettre, la séquestration des patients indigents dans les formations sanitaires publiques…,
écrivait le ministre de la Santé publique,
dans une lettre adressée, le 14 mars 2019, aux responsables des formations sanitaires publiques au Cameroun.
Bien vouloir, toute affaire cessante, libérer tous les patients qui se trouveraient ainsi retenus dans vos formations sanitaires respectives, en raison de leur insolvabilité, et me rendre compte instamment de vos diligences et des coûts y relatifs,
prescrivait le ministre de la Santé publique.
Tout en exhortant ses collaborateurs dans les hôpitaux publics à lui proposer dans les meilleurs délais, des solutions mieux adaptées et moins dégradantes pour la prise en charge des patients indigents.