Ils sont rhumatologues ; mécaniciens ; neurochirurgiens ; chirurgiens orthopédiques, etc. Ils conjuguent leurs savoirs au Cours Interuniversitaire et Interdisciplinaire de Biomécanique de l’Appareil Locomoteur (CIIBAL), organisé depuis le 21 et ce jusqu’au 26 avril 2025, au Centre National de Développement du Numérique Universitaire (CNDNU) de Yaoundé. Placée sous la supervision du Réseau Interuniversitaire du Cameroun (RIC), et parrainée par le ministère de l’Enseignement Supérieur, sous la houlette du Ministre d’État Jacques Fame Ndongo, cette formation se veut une plateforme de collaboration académique, mêlant savoirs médicaux, technologiques et scientifiques autour des problématiques du mouvement humain.
Destiné aux étudiants, enseignants, chercheurs et personnels non-enseignants, le CIIBAL vise à favoriser une approche transversale de la biomécanique, discipline au carrefour de la médecine, de l’ingénierie et du sport. L’initiative traduit la volonté du Ministère de promouvoir une formation universitaire d’excellence, ouverte à l’interdisciplinarité et aux innovations de pointe.
Avec au programme : les biomatériaux ; la mécanique des milieux continus ; la biomécanique ostéoarticulaire et déformation du squelette ; la biomécanique de la marche ; la biomécanique de la consolidation des fractures et application aux ostéosynthèses. Mais également, la biomécanique neuromusculaire ; la biomécanique du rachis normal ; la biomécanique de la scoliose ; la biomécanique du bassin et de la hanche.
Comme l’a souligné le Pr Magloire Etoua, Recteur de l’Université de Yaoundé I, à l’ouverture de ce cours,
l’enseignement et la consolidation de la biomécanique comme discipline à part entière est une réponse nécessaire aux défis complexes auxquels sont confrontés les praticiens et les chercheurs dans les domaines aussi variés que la mécanique, la rhumatologie ; la neurochirurgie ; la chirurgie orthopédique et traumatologie ; L’ingénierie biomédicale, la médecine du sport ; la kinésithérapie, ainsi que l’approfondissement de notre compréhension des fondements anatomiques.
Pour le Pr Jean Gustave Tsiagadigui MD PhD, Ortho-Traumato-Biomechanics FMSB/HGY, qui assure la coordination de ce cours,
L’enseignement de biomécanique est un enseignement intégré. Il intègre tous les praticiens de la mécanique et de la bio mécanique. Ce sont les biologistes ; les médecins ; les chirurgiens ; les mécaniciens ; les ingénieurs, etc. Ils se mettent ensemble pour regarder, disséquer le vivant, et sur ce plan, ils dissèquent les lois de la mécanique newtonienne ou les lois de la mécanique quantique, et aujourd’hui, même au niveau des nanostructures. Le vivant, ce sont les structures, notre peau est une structure élastique, nos os sont de structures rigides, donc ce sont des structures qu’on peut étudier au plan mécanique. Nous voulons nous mettre ensemble pour voir comment on peut appréhender ce domaine, et surtout, donner les bases de la mécanique aux étudiants.
Produire localement des biomatériaux
C’est l’une des ambitions recherchées à travers le CIIBA. Comme le dira à juste titre le Recteur de l’Université de Yaoundé,
c’est un investissement direct dans le développement humain de notre Nation. Le CIIBA sera le catalyseur d’un essor de la recherche universitaire au Cameroun…l’ambition ne doit pas s’arrêter à la formation, mais devenir une plateforme d’échange dynamique entre chercheurs et ingénieurs, développer nos propres capacités de production locale en dispositifs médicaux essentiels.
Et à propos, le Pr Jean Gustave Tsiagadigui, ajoutera que la raison d’être de ce cours,
c’est la connaissance des matériaux. Il y a plusieurs matériaux, mais il y a beaucoup d’éléments, de variables à mettre dans les équations pour déterminer le type de matériau à utiliser. Aussi, nous avons de bons laboratoires, et nous avons des chimistes. Nous avons toute une pharmacopée, nous avons toute une biodiversité et nous pouvons utiliser les propriétés mécaniques par exemple des fibres qui sont sur les plantes. Permettez-moi de vous signaler que nous avons un laboratoire high-tech ici qui fait déjà de l’impression en 3D. A partir de cela, on peut faire de scanners à nos malades, imprimer des implants dont ils ont besoin pour leurs problèmes,
précisa-t-il.