Au 1er avril 2024, la base de données de la cellule technique nationale de Couverture Santé Universelle (CSU) affiche un peu plus de 2 millions de personnes enrôlées. Concrètement, selon les données officielles, la CSU, affiche 2 028 947 personnes pré-enrôlées et 1 415 265 personnes enrôlées, qui bénéficient déjà des soins prévus dans le cadre de la CSU.
Dans les détails, Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 118 304 femmes enceintes ont été enrôlées dans ce processus et bénéficient de prestations comme les consultations prénatales, l’accouchement ou la prise en charge du nouveau-né. Par ailleurs, 652 883 enfants de moins de 5 ans ont été enrôlés, pour près de 778 211 consultations réalisées. 124 872 ont bénéficié du traitement du paludisme simple et 88 860 de celui du paludisme grave. À noter que 150 215 patients atteints du VIH sont pris en charge gratuitement conformément aux protocoles, et 11 299 patients tuberculeux enrôlés bénéficient aussi gratuitement des soins. 1284 patients sous hémodialyse, sont enrôlés et suivent de manière régulière leurs séances de d’hémodialyse, soit 98% contre 48% en 2022. Des chiffres encourageants mais pas suffisants.
Encore des efforts à fournir dans l’implémentation de la CSU au Cameroun
Pour le ministre de la Santé publique, la contribution des partenaires est un déterminant majeur. Par ailleurs, pour améliorer la mise en œuvre de cette politique, le Cameroun doit progresser dans au moins trois dimensions : l’extension des services prioritaires ; l’inclusion davantage de personnes, et la réduction des paiements directs afin que tous puissent avoir recours aux services de santé dont ils ont besoin sans être exposé à des difficultés financières.
Aujourd’hui, la CSU est l’une des principales priorités du gouvernement en matière de santé. Selon le chef de ce département ministériel, la phase pilote de la CSU est financée à hauteur de 95 milliards de FCFA. Soit 47 milliards de FCFA (49,5%) des fonds provenant de l’État du Cameroun et 48 milliards de FCFA (50,3%) des partenaires techniques et financiers du Cameroun.
En outre, le bilan financier de la mise en œuvre de la CSU, que présente le ministère de la Santé publique en marge d’une campagne de vulgarisation qu’il mène actuellement dans les médias, indique que, sur une prévision budgétaire de 21 milliards de FCFA en 2022 pour la phase préliminaire, l’État n’a payé que 11 milliards de FCFA. En 2023, c’est-à-dire l’année de l’opérationnalisation du projet, il n’a réglé que 9 milliards de FCFA. Ce qui signifie que pour la seule année 2023, il y a une dette de 14 milliards de FCFA à apurer.
Pour rappel, la CSU consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux services préventifs ; curatifs ; palliatifs ; de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin, et à ce que ces services soient de qualité suffisante pour être efficaces sans que leur coût entraine des difficultés financières pour les usagers. Autant de défis qui restent à relever dans le cadre de la mise en œuvre de la CSU au Cameroun, politique qui devait en principe rentrer dans la phase II de son opérationnalisation cette année 2024.