«Eduquer, promouvoir, agir maintenant.» C’est le thème cette année de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW). Un thème qui, rappelle-t-on, souligne la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour préserver l’efficacité des antimicrobiens. Cette semaine de sensibilisation, précise-t-on, comprend une série d’activités à fort impact, notamment des tables rondes de haut niveau, des initiatives en faveur de l’engagement des jeunes et des visites sur le terrain pour présenter les efforts en cours pour lutter contre la RAM dans tous les secteurs.
En effet, la résistance aux antimicrobiens, due à une utilisation abusive et excessive des antibiotiques dans tous les secteurs, est une préoccupation majeure en Afrique, où les taux de résistance augmentent et menacent des décennies de progrès dans la lutte contre les maladies. Cette résistance qui constitue une menace majeure pour la santé publique, indique-t-on, pourrait causer jusqu’à 4,1 millions de décès par an en Afrique d’ici à 2050, si rien n’est fait, la célébration de cette année intervient à un moment crucial. Les messages clés diffusés tout au long de la semaine souligneront le besoin urgent d’une utilisation responsable des antimicrobiens et d’une surveillance renforcée pour protéger la santé publique, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire sur l’ensemble du continent.
La RAM, l’une des plus graves menaces pour le monde
Pour le ministre camerounais de l’Elevage, des Pêches et Industries Animales (MINEPIA), Dr Taïga, qui a pris la parole lors de cette cérémonie d’ouverture de cette semaine de sensibilisation, la RAM est une préoccupation mondiale, aussi bien en santé humaine, animale qu’environnementale.
Elle représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour le monde. […] Malgré son caractère silencieux, la RAM est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également sur le développement économique,
a-t-il déclaré.
Tandis que prenant la parole au nom du Sous-Directeur général et Représentant régional pour l’Afrique, Haile Gabriel Abebe, Athman Mravili, Coordonnateur sous régional de la FAO pour l’Afrique centrale, a relevé que la croissance démographique en Afrique exerce une forte pression sur la demande alimentaire dans le secteur agricole, ce qui se traduit par une production élevée d’aliments d’origine animale et les cultures associées à l’utilisation d’antimicrobiens.
Le mandat de la FAO couvre la gestion des antimicrobiens dans une variété de disciplines telles que la santé des animaux aquatiques et terrestres, le bien-être et la production, la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, la production et la protection des cultures, l’eau, la gestion des terres et, de manière générale, tout le système agroalimentaire,
a-t-il indiqué.
Avec environ 60 à 75% des pathogènes humains émergents provenant des animaux, l’utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale est essentielle,
a déclaré Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-IBAR).
Une stratégie intégrée
En Afrique, rappelle-t-on, la WAAW résulte d’une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC) ; le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR) ; l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La participation de ces diverses organisations souligne la nécessité d’adopter une approche « Une seule santé », une stratégie intégrée reconnaissant l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale afin d’atténuer efficacement la RAM.