La Tabaski est l’une des célébrations les plus importantes de la religion musulmane. Cette fête, également connue sous le nom de fête du sacrifice, constitue un moment crucial de partage, de solidarité et de renforcement des liens communautaires.
Le sacrifice est d’une très grande importance pour moi. C’est la Sunna recommandée par l’Islam. C’est une très grande Sunna observée depuis l’époque d’Abraham. Dieu lui a recommandé de faire le sacrifice de son fils et quand il devait le faire, Dieu lui a envoyé le mouton à sacrifier à la place de son fils. Dès lors, il est recommandé à tout musulman ayant la possibilité de sacrifier un mouton en mémoire de ce jour-là de le faire,
affirme Iya Ibrahim, fidèle musulman.
Si c’est évènement est particulièrement marqué par le sacrifice d’un mouton, il advient que des fidèles ne soient pas en mesure de se procurer cet animal. C’est le cas d’Iya Ibrahim, père de famille qui rencontre des difficultés à se procurer une bête pour le sacrifice de cette année.
Ce n’est pas obligé à tel point qu’il te faut sacrifier le mouton à tout prix non !,
argue-t-il.
Toutefois la personne qui est en mesure de le faire est obligée de le faire,
ajoute-il.
Pour manifester la joie le jour de la Tabaski en famille, ce dernier fait recours à quelques astuces :
Nous achetons souvent des poulets. Ça ne coûte pas plus de 10 mil francs. Lorsque tu travailles tu peux quand même parvenir à faire cet effort pour gérer la fête avec ta petite famille,
indique Iya Ibrahim.
Pour lui, le plus important c’est de passer un moment convivial avec les siens :
le but c’est d’avoir un menu un peu rehaussé par rapport aux autres jours, pour pouvoir mettre la famille à l’aise »
Sadaka / Partage
La générosité étant une caractéristique cruciale de l’Islam, certaines âmes de bonne volonté tentent de pallier ces manques en offrants des parts de mouton et d’autres cadeaux à ceux qui n’ont pas les moyens pour se les offrir. Ce, bien que la honte et la fierté empêchent souvent les personnes dans les besoins de demander de l’aide.
Je suis issu d’une grande famille mais, nous n’avons pas de moyens. Je vois mes voisins acheter du mouton et j’aimerais vraiment vivre cette expérience. Hier pendant que je sortais, j’ai vu un voisin qui est allé acheter un mouton ; nous avons le même âge et du coup ça m’a fait de la peine car je me suis dit ‘’pourquoi pas moi ?,
s’indigne Adam Adamou, chef des jeunes du quartier Tsinga.
Toutefois, il demeure serein et gratifie quotidiennement Allah :
Mon souhait et ma prière est que Dieu me donne aussi un peu d’argent pour que je puisse faire quelque chose pour ma famille et mes parents,
précise Adamou.
Source de bénédictions
La fête de la Tabaski, également appelée « Aïd-el-Adha », est une commémoration du sacrifice relaté dans le Coran et dans l’Ancien Testament : alors qu’Abraham s’apprête à tuer son fils pour obéir à Dieu, un ange remplace le corps de l’enfant par celui d’un bélier.
Sacrifier c’est la Sunna (une obligation religieuse pour celui qui a) si quelqu’un sait qu’il n’a pas les moyens il ne doit pas chercher à emprunter de l’argent qu’il sait qu’il ne pourra pas rembourser; son sacrifice ne sera pas accepté car rembourser une dette c’est la farrilah (une obligation),
indique l’imam de la mosquée verte au quartier Briqueterie, Moddibo Oumarou.
Source de bénédictions, le sacrifice est soumis à des règles bien précises.
Si quelqu’un vole, escroque son prochain ou vend quelque chose que l’Islam interdit pour pouvoir sacrifier cela rend le sacrifice haram (interdit). Sacrifier c’est une bénédiction, si quelqu’un achète un mouton et offre à une personne (faire le Sadaka) il obtient une bénédiction sur une autre, si quelqu’un n’a pas la possibilité de sacrifier le premier jour, et qu’il est en mesure de le faire le deuxième, voire le troisième jour, il peut le faire,
explique l’imam Oumarou de la mosquée verte au quartier Briqueterie.
Pour l’heure, toute la communauté musulmane est au four et moulin pour la réussite de la Tabaski. Chacun espère vivre cet évènement dans la plus grande convivialité.