La salle de conférence du ministère de la Santé publique (Minsanté) était bondée, le 11 juillet. Et pour cause, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie devait faire une déclaration à la presse. Laquelle devait marquder la clôture des activités de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Ce, après l’adoption du plan stratégique national de lutte contre la drogue 2024-2030.
Pour mieux lutter contre ce fléau, un plan d’action comprenant des axes stratégiques a été mis en place. Le premier vise la réduction de l’offre des drogues illicites sur le territoire national et l’amélioration du contrôle de celles-ci. Quant au second, il a pour objectif d’amener les populations à réduire leur consommation des drogues. Une initiative qui témoigne de la volonté des autorités camerounaises à gagner « la guerre de la drogue » au Cameroun.
Ces solutions sont inscrites dans les recommandations de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. L’institution estime que le Cameroun et l’Afrique en général, doivent réformer les politiques en matière de drogues, pour atteindre les objectifs de développement durable.
L’approche la plus efficiente que nous serions amenés à conduire dans cette lutte doit être fondée sur l’action concertée de tous les acteurs, aussi bien gouvernementaux, que de la société civile, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Cette approche doit être fondée sur des évidences scientifiques, sur le contexte économique et social de notre pays, et sur les fondements culturels et anthropologiques de notre société, afin de mettre en œuvre des actions prioritaires liées à la fois à la prévention de l’usage de ces substances et au traitement des addictions ainsi provoquées,
argumente Manaouda Malachie.
Cette communication intervient dans un contexte où le Cameroun ambitionne de réduire significativement l’offre, la demande et les conséquences de l’usage des drogues au Cameroun, d’ici 2030. La consommation des substances illicites est plus prononcée chez les jeunes. L’addiction de ceux-ci aux drogues est accentuée par des facteurs à la fois sanitaires et sécuritaires.
Le nombre de patients demandeurs de soins d’après les chiffres du Comité national de lutte contre la drogue, est en nette augmentation dans les trois régions du Cameroun où sévissent les crises sociales, notamment l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il est passé d’un taux de 10,16% en 2017 à 22,21% en 2019. Depuis 2021, les patients usagers des substances psychoactives, demandeurs de traitement dans les centres de suivi des trois régions où sévissent la crise sécuritaire, représentent désormais près de 43% de nouveaux cas recensés,
explique le membre du gouvernement.