Idrissou, auparavant vendeur de bétail dans la localité de Mubi au Nigéria, mendie aujourd’hui dans les rues de Yaoundé. Ce retournement de situation est survenu après qu’il ait fui les attaques du groupe terroriste Boko haram dans son pays natal, le Nigéria. Le quarantenaire vit avec une tumeur sur le visage depuis sa naissance. Conduit dans des centres médicaux au Nigeria, il a subi trois interventions chirurgicales, mais sans aucun changement.
J’ai subi trois opérations, mais malheureusement après chaque opération, la masse ne faisait qu’augmenter, tout le monde a fini par se lasser et ils m’ont abandonné à moi-même,
affirme-t-il désespérément
Après avoir dépensé beaucoup d’argent à l’hôpital, il a finalement décidé de vivre avec ce poids qu’il porte tel un fardeau, et dont il ne peut se débarrasser.
Pas le choix, c’est un fardeau, c’est mon fardeau, je vis avec, ce n’est pas facile, je vais faire comment, telle est la volonté d’Allah, mais si une occasion se présente encore à moi pour me faire opérer, j’accepterai volontiers, car on garde espoir jusqu’à la fin, c’est ça qui fait vivre,
dit-il, le sourire aux lèvres.
Fuyant les violences dans son pays, il a entrepris un périple vers l’inconnu, traversant villes et villages du Nord au Sud du Cameroun, pour finalement arriver à Yaoundé.
Je suis quitté du Nigeria passant par Garoua, j’ai mendié jusqu’à réunir un peu d’argent, je suis arrivé à Poli et j’entendais Yaoundé, Yaoundé. Petit à petit, malgré un chemin long et bourré des difficultés, me voici aujourd’hui ici, je cherche à me reconstruire chaque jour, je garde espoir que tout ira pour le mieux,
dit-il.
Il a immigré au Cameroun dans l’espoir de trouver du travail et d’avoir de meilleures conditions de vie. Cependant, faute d’emploi, il s’est retrouvé dans la mendicité. Chaque jour, il espère gagner de l’argent pour inscrire ses enfants restés au Nigéria à l’école. Son plus grand rêve, c’est d’ouvrir une boutique pour vendre des produits agroalimentaires.
Vu que moi je n’ai pas eu la chance de fréquenter, je fais mon maximum pour que mes trois enfants puissent aller à l’école et qu’ils soient des personnes bien éduquées, et qu’ils puissent gagner leur vie dignement, j’aurai aimé avoir ma petite boutique ou une petite et vendre des petits truc, car certaines activités comme le commerce de la nourriture ne passe pas vu mon état, personne ne va acheter,
affirme Idrissou, tout en baissant la tête.
Chaque jour qui passe, Idrissou porte le poids de sa misère. Son plus grand espoir, c’est la salvation d’Allah. A chaque heure qui passe, il espère en l’appui de âmes de bonne volonté pour l’aider à réaliser ses objectifs de vie.